L’Assemblée Générale de l’ONU a adopté, mercredi, à l’unanimité de ses 193 Etats membres, une résolution présentée par le Maroc sur la lutte contre le discours de haine, qui proclame, pour la première fois dans les annales des Nations-Unies, le 18 juin de chaque année comme ‘”Journée internationale de la lutte contre le discours de haine’”.
L’adoption par consensus de cette résolution historique et extrêmement importante, intervient dans un contexte mondial marqué par l’exacerbation et la multiplication du discours haine. Elle a été coparrainée par plus de 75 pays, émanant de tous les groupes régionaux et de divers background culturels et cultuels. Ce qui témoigne du respect et de l’estime du rôle du Royaume en tant que leader régional et mondial pour la promotion des valeurs de paix, de tolérance et de dialogue interreligieux et interculturel, conformément aux Hautes Orientations et à la Vision éclairée et humaniste de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Lors de la présentation de cette résolution devant l’Assemblée Générale, l’ambassadeur, Représentant permanent du Maroc auprès des Nations-Unies, Omar Hilale, a souligné que l’exacerbation des discours de haine va à l’encontre des valeurs de paix, de tolérance, de cohabitation et de vivre ensemble, consacrées par la Charte des Nations-Unies et le Pacte international des droits civils et politiques.
Il a ajouté que “Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Commandeur des Croyants, a pris conscience, précocement, des dangers posés par des discours haineux véhiculés par l’extrémisme violent, l’obscurantisme, le populisme, ainsi que le racisme de tous genre”. Et de noter qu’afin de faire face à ces dangers, le Souverain n’a cessé de plaider en faveur d’une vision solidaire du monde, et ce bien avant la crise du Covid-19.
En effet, dans le Message Royal à la deuxième Conférence internationale sur le dialogue des cultures et des religions, tenue à Fès en 2018, Sa Majesté le Roi a déclaré que : “‘Le nouvel ordre de paix mondiale est celui que nous souhaitons mettre en place ensemble en le structurant autour des principes de coexistence, d’acceptation de la pluralité et de l’altérité. C’est à cette condition qu’il sera possible de continuer à construire, à évoluer, à consolider sécurité, croissance et prospérité”.
L’ambassadeur du Maroc a déclaré que l’objectif de cette résolution procède de cette vision humaniste des relations tant humaines qu’interétatiques, basées sur la coexistence confessionnelle, l’harmonie interculturelle et la consubstantialité civilisationnelle. Le principe fondateur de toutes ces valeurs universelles étant l’acceptation de l’humain et de l’autre dans sa diversité plurielle, a-t-il dit.
Par ailleurs, M. Hilale a précisé que la résolution réaffirme l’arsenal doctrinaire onusien destiné à promouvoir le dialogue interreligieux et interculturel, notamment le ‘”Plan d’action de Rabat sur l’interdiction de l’appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence’”, et le ‘”Plan d’action de Fès sur le rôle des responsables et des acteurs religieux de prévenir l’incitation à la violence pouvant conduire à des atrocités criminelles’”.
La résolution marocaine décline trois actions concrètes de l’engagement multilatéral, dont l’ONU sera le catalyseur, afin de renforcer la lutte contre le discours de haine, le racisme et la discrimination, à savoir :
• la proclamation du 18 juin de chaque année en tant que “Journée internationale de la lutte contre les discours de haine”;
• la convocation d’une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale, le 18 juin 2022, pour commémorer la première Journée internationale de lutte contre les discours de haine;
• l’appel adressé aux Etats Membres à appuyer des systèmes transparents et accessibles afin de procéder au repérage, au suivi, la collecte de données et à l’analyse des tendances en matière de discours de haine, en vue de soutenir des réponses efficaces contre le discours de haine.
Enfin, par cette résolution, les Etats membres sont invités à sensibiliser l’opinion publique et à promouvoir le dialogue interreligieux et interculturel, le respect de la diversité et l’élimination de la discrimination fondée sur la religion ou la conviction, en insistant sur l’importance de l’éducation, de la culture, de la paix, de la tolérance, de la compréhension mutuelle et des droits de l’Homme. Elle met un accent particulier sur l’importance de la réconciliation comme vecteur de paix et de développement durable, et sur le rôle central des leaders religieux pour lutter contre toutes les formes de violence et de haine.
LR/MAP