Le nouveau Coronavirus (Covid-19) a chamboulé les programmes d’une large catégorie de la population marocaine, notamment les futurs mariés. Ces derniers avaient tout fignolé dans le cadre des préparatifs de leur union sacrée. Malheureusement, la Covid-19 en a décidé autrement et a fini par avoir le dernier mot.
Ils avaient vu les choses en grand pour ce jour unique. Ils devaient se marier au printemps ou au plus tard au début de l’été 2020. En raison de l’épidémie due à la Covid-19, toutes les fêtes de mariage ont été interdites par les autorités marocaines. Une douche froide pour les futurs mariés qui s’étaient longtemps préparés pour le grand jour et avaient pris soin d’établir, soigneusement, le programme de la cérémonie.
Tout à coup tout est chamboulé !
«On avait pourtant tout préparé. L’annulation des fêtes de mariage dans le cadre de l’interdiction des rassemblements, toujours en vigueur, nous pousse à réfléchir à des solutions alternatives qui nous permettraient de finaliser notre union», confient Imane et Adam, jeune couple casablancais qui avait prévu de s’unir par les liens du mariage, le 30 juin 2020». Ce jeune couple explique qu’il fait face actuellement à un autre problème de taille. Il s’agit pour Imane et Adam, de tenter de se faire rembourser les sommes avancées au traiteur, à la negafa et aux propriétaires des salles de mariage. «Avec 100 personnes invitées et 25.000DH d’acompte déjà versés, on espère que les autorités vont autoriser, à nouveau, l’organisation des cérémonies de mariage, sinon notre situation financière risque d’empirer», aspirent les futurs mariés.
Les professionnels du mariage broient du noir
Quand bien même les cérémonies de mariages seraient autorisées dans un avenir proche, les professionnels du mariage, affirment que l’organisation de tels événements dans le contexte sanitaire actuel sera très difficile et ôtera tout son charme à un cet événement que les futurs mariés attendent avec impatience. Les negafat voient mal comment elles pourraient organiser ce type de cérémonie avec des invités masqués, obligés de se désinfecter les mains en permanence, outre l’obligation de respecter la distanciation physique d’au moins 1 mètre.
Les traiteurs, appréhendent eux-aussi, le fait de devoir organiser une fête de mariage au temps de la Covid-19. Pour les professionnels des métiers de bouche, mariage et Covid-19 ne vont pas de pair. Selon-eux, il est impossible de servir des plats, gâteaux et boissons, à des convives terrorisés à l’idée d’être contaminés par le virus. «Au Maroc, lors des mariages, l’ambiance est tellement joyeuse qu’il est difficile de garder un œil attentif sur chaque table», affirme au Reporter, un traiteur à domicile sous couvert de l’anonymat.
L’interdiction des fêtes de mariages et des événements de plus de 50 personnes a fait perdre des marchés aux traiteurs. Outre les traiteurs, les métiers liés à ce secteur, notamment les serveurs, les agents de sécurité, les techniciens de surface, les voituriers … sont également touchés. Face à cette situation, les professionnels appellent le gouvernement à la prise de mesures spécifiques notamment le rééchelonnement des échéances fiscales et le gel des taxes locales. En attendant ces actions, ils s’investissent dans des actions de solidarité afin de soutenir ceux qui sont dans la précarité.
ML
Inezgane Un mariage clandestin se termine au commissariat Les faits remontent au mardi 16 juin 2020. Dans la commune de Laqliâ relevant de la préfecture d’Inezgane-Aït Melloul près d’Agadir, invités et mariés ont fini la célébration d’un mariage clandestin dans les locaux de la gendarmerie. Alors que le couple célébrait son mariage avec invités et groupe musical, les gendarmes sont arrivés sur les lieux, avant d’embarquer tout ce beau monde. En tout, 9 personnes dont les mariés, ont été interpellées. Le couple a prétexté l’assouplissement des mesures de sécurité sanitaire dans la zone 1, pour célébrer son union. Pourtant, le communiqué conjoint des ministères de l’Intérieur et de la Santé qui annonçait l’allègement du confinement et définissait la répartition des provinces et préfectures du Royaume par zone d’allègement des restrictions 1 et 2, a été on ne peut plus clair pour interdit tout rassemblement. Le couple et ses invités encourent 1 à 3 mois d’emprisonnement et une amende de 300 à 1300 DH.
Mariage 2.0 Désormais, la demande d’autorisation se fait en ligne Le ministère de la justice a lancé un portail en ligne permettant d’effectuer la demande d’autorisation de mariage en ligne. Ce portail fait partie des principales mesures adoptées par le ministère afin d’activer ses stratégies de modernisation de l’administration judiciaire, lit-on sur le site dédié (http://eadoul.justice.gov.ma/), qui permet de faire des demandes à distance afin d’obtenir l’autorisation de se marier dans la plupart des tribunaux du Royaume. Le Maroc emboîte ainsi le pas à d’autres pays arabes qui ont récemment autorisé les mariages à distance. Dans ces pays, le dignitaire religieux chargé de conclure le mariage peut présider à la cérémonie en ligne, en s’assurant de l’identité des mariés et des témoins.