Le directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), Gilbert Fossoun Houngbo, a souligné, mercredi à Rabat, la volonté politique “constructive” du gouvernement marocain pour promouvoir l’État social à même de renforcer le développement social et économique du pays.
Cette volonté politique s’inscrit dans le cadre « d’une dimension sociale claire », laquelle a été hautement prédéfinie et mise en œuvre par le gouvernement marocain en parfaite synergie avec les autres partenaires sociaux, notamment le patronat et les organisations sociales, a dit M. Houngbo, qui intervenait lors d’une rencontre de haut niveau, initiée par le ministère de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences sous le thème « Dialogue social: pilier d’un État social solide ».
« Le dialogue social doit être au cœur de toute stratégie de développement économique », a-t-il précisé, se félicitant du « consensus » ayant marqué le processus tripartite au Maroc (gouvernement, patronat, syndicats) qui s’est déroulé suivant « une approche constructive ». D’où, des acquis, ajoute le responsable onusien, ont permis, entre autres, de réduire aux racines les éventuels coûts sociaux, financiers et économiques qui en découlent.
S’attardant sur le droit de la grève, le DG de l’OIT a formé le vœu que le dialogue social tripartite marocain puisse trouver « un juste milieu » sans compromettre les droits aussi bien des employeurs que des employés, mettant l’accent, à cet égard, sur la protection sociale et la promotion de l’emploi.
Ces deux objectifs, enchaîne-t-il, vont de paire et doivent être déclinés en politiques sociales de qualité, et ce dans un pays (Maroc) qui promeut « l’institutionnalisation » du dialogue social, dans la perspective de la création d’un « Observatoire national de dialogue social ».
De son côté, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a qualifié de « pionnier » le dialogue social au Maroc qui entend promouvoir l’État social, en droite ligne avec les Hautes Orientations de SM le Roi.
Cette conférence s’inscrit dans le cadre de la visite de travail du DG de l’OIT, M. Houngbo, qui témoigne du rayonnement international et du positionnement du Maroc, grâce au leadership éclairé de SM le Roi Mohammed VI, a-t-il dit dans une déclaration à la presse en marge de cet événement.
« Cette rencontre est d’autant plus significative qu’elle intervient après la signature, le 29 avril 2024, d’un accord social tripartite entre le gouvernement, les organisations syndicales les plus représentatives et le patronat visant à mettre en œuvre les engagements pris dans l’accord du 30 avril 2022 et à consolider la pratique de la négociation collective et de la participation dans les questions sociales, essentielles au cadre stratégique de l’État social », a-t-il relevé.
Les autres interventions ont porté sur l’exploration des liens entre le dialogue social et l’État social, soulignant leur rôle crucial dans la structure stratégique et opérationnelle du pays, à la fois au niveau national et territorial.
De même, les participants ont mis en évidence la nécessité de disposer de fondations solides pour réussir l’implantation du dialogue social, surtout dans un environnement marqué par une incertitude croissante due aux transformations géopolitiques et économiques, qu’elles soient de nature conjoncturelle ou structurelle.
Il a été aussi l’occasion de discuter des défis et des opportunités associés à l’adaptation du dialogue social aux mutations du monde du travail et aux changements organisationnels, climatiques, procéduraux et technologiques.
Ont pris part à cette rencontre, le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik, le secrétaire général de l’UGTM, Naam Miyara, le premier vice-secrétaire général de la CDT, Khalid Alami Lahouir, et Chakib Alj, président de la CGEM.
LR/MAP