Le Grand pari du Maroc | Extraire l’«Or bleu» du «Grand bleu»

SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan a lancé, le 10 juin 2024, à la Commune Lamharza Essahel relevant de la province d’El Jadida, les travaux de construction de la station de dessalement de l’eau de mer de Casablanca, la plus grande unité du genre dans le continent.

Que SAR le Prince Héritier ait eu la mission de procéder au lancement des travaux de la station de dessalement de Casablanca, illustre tout l’intérêt que le Maroc accorde à la lutte contre le stress hydrique, devenue une priorité imposée par la sécheresse aujourd’hui structurelle dans le Royaume. Ce projet, au-delà de ses dimensions impressionnantes –il s’agit de l’une des plus grandes stations de dessalement du monde et la plus grande en Afrique- est d’abord l’expression d’une vision.

Il s’inscrit en effet dans le cadre de la grande attention que prête le Souverain à la question stratégique de l’eau. Cette attention Royale n’est pas nouvelle, certes, si l’on se réfère à la politique des barrages, déployée par Feu SM Hassan II et poursuivie par SM Mohammed VI, dont l’objectif est précisément de mettre le Maroc à l’abri d’un stress hydrique. La politique des barrages a été une réussite et continue de l’être –ainsi que d’être indispensable- mais comment remplir ces barrages ces dernières années, alors que le pays est exposé à une demi-douzaine d’années successives de déficit pluviométrique ? En d’autres termes, s’il ne pleut pas, comment remplir les barrages ? Du fait de la sécheresse, toutes les Régions du Maroc en arrivent aujourd’hui à souffrir d’une très forte pression sur les ressources hydriques conventionnelles dans les différentes régions du Royaume.

L’eau est indispensable à tous et à tout.

L’eau, c’est l’«Or Bleu», le plus précieux de tous les métaux, parce que l’on peut vivre sans or, mais pas sans eau. D’où, le Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 –et son volet «Amélioration de l’offre hydrique»- lancé en 2020 par Sa Majesté le Roi, dont le coût global devrait atteindre 143 milliards de dirhams. Contre la raréfaction des eaux conventionnelles, il n’est d’autre choix que de chercher d’autres moyens de s’assurer les ressources nécessaires à la satisfaction des besoins vitaux du pays en eau potable.

Le dessalement de l’eau de mer en est un.

Le Maroc a l’immense richesse de ses côtes maritimes – en tout 3.500 Km dont une partie Mer Méditerranée et une partie Océan Atlantique- un réservoir sans limites d’eau salée à traiter. Il suffit d’extraire l’«Or Bleu» de ce «Grand Bleu» qu’est la mer qui borde le Royaume de haut en bas et de gauche à droite. Le pays compte déjà une quinzaine d’unités de dessalement et projette de se doter d’une vingtaine d’autres d’ici une vingtaine d’années.

sar le prince héritier moulay el hassan

Celle dont le Prince Héritier a lancé le chantier cette semaine est un projet à la hauteur de la capitale économique et de sa Région, gigantesque cœur économique et industriel du Maroc.
La future station aura une capacité annuelle de production de 300 millions de m3 et bénéficiera à une population de l’ordre de 7,5 millions d’habitants. Elle permettra de répondre à la demande croissante en eau du Grand Casablanca, des villes de Settat, de Berrechid et de BirJdid et des régions avoisinantes. Sa structure sera réalisée en deux tranches sur un terrain de 50 ha et nécessitera un investissement global de 6,5 milliards de dirhams, mobilisé grâce à un partenariat public-privé. A l’issue de la réalisation de la première tranche, dont la mise en service est prévue fin 2026, la station devrait atteindre une capacité de 548.000 m3 d’eau traitée par jour (200 millions de m3 par an).

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Dans une deuxième phase -prévue pour la mi 2028- sa capacité devrait atteindre 822.000 m3 par jour, soit 100 millions de m3 supplémentaires par an, dont 50 millions à usage agricole.
Techniquement, ce projet d’envergure porte sur la réalisation d’une unité de dessalement d’eau de mer par osmose inverse et la mise en place d’un système de transport de l’eau potable produite comprenant trois stations de pompages, trois réservoirs de stockage et un réseau de distribution de près de 130 kilomètres de conduites d’adduction. Le système de transport d’eau potable nécessitera, pour sa part, une enveloppe de 3 milliards de dirhams financés par des fonds publics. De dernière génération, la station de dessalement de l’eau de mer de Casablanca comportera deux conduites d’amenée d’eau de mer de 1850 ml de longueur, un émissaire de rejet de 2500 ml de longueur, des installations de dessalement par osmose inverse (des filtres sous pression et des microfiltres), une unité de traitement des boues, un Centre de contrôle et de gestion et des stations de pompage, outre un réservoir de stockage de l’eau potable produite.
Enfin, les écologistes peuvent être rassurés. Avec un coût de production d’eau potable estimé à 4,48 DH/m3, la future station sera alimentée à 100% par de l’énergie renouvelable. Sa gestion sera entièrement automatisée.

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Tarik Hammane, DG de l’ONEE

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«La station de dessalement de Casablanca, un ouvrage extrêmement stratégique pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable de toute la Région»

La station de dessalement de Casablanca, dont les travaux de réalisation ont été lancés par SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan, est un ouvrage extrêmement stratégique pour renforcer et sécuriser l’approvisionnement en eau potable de toute la région, a déclaré à la presse Tarik Hammane, Directeur Général de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau portable (ONEE).

Le nouveau DG de l’ONEE a précisé que cette station, qui sera réalisée au niveau de la commune Lamharza Essahel (province d’El Jadida), est parmi les plus grandes à l’échelle mondiale et la plus grande en Afrique, avec une capacité de production annuelle de 300 millions de m3 par an ; et qu’elle permettra l’alimentation des villes de Casablanca, de Settat et de Berrechid et des zones avoisinantes (Bir Jdid, Had Soualem).

La station sera réalisée en deux phases et permettra d’alimenter en eau potable près de 7,5 millions d’habitants au niveau de cette région, a-t-il affirmé.
Lors de la première phase, dont la mise en service est prévue à fin 2026, la station doit atteindre une capacité de production de 200 millions de m3 par an, extensible, dans une deuxième phase (prévue pour la mi-2028) à 300 millions de m3 par an, soit 100 millions de m3 supplémentaires, dont 50 millions à usage agricole, a ajouté le Directeur Général de l’ONEE.

Cet ouvrage sera réalisé grâce à un partenariat public-privé, a-t-il poursuivi, faisant savoir que l’ONEE s’est associé à des partenaires privés, nationaux et internationaux, pour le financement et la réalisation de ce projet.

Tarik Hammane a ajouté que la station de dessalement de Casablanca est un ouvrage aussi important d’un point de vue technique puisqu’elle sera dotée des meilleures technologies dans le domaine et sera alimentée avec de l’énergie renouvelable.

L’ensemble de l’électricité requise pour le fonctionnement de la station émane d’énergies renouvelables non polluantes, a assuré T. Hammane, soulignant que toutes les actions en vue de respecter l’environnement ont été prises en considération.

LR

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