Le Maroc a réussi jusqu’à fin septembre 2018 à mettre en échec environ 68.000 tentatives d’immigration clandestine et à démanteler 122 réseaux criminels actifs dans ce trafic, a affirmé jeudi à Rabat le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, Noureddine Boutayeb.
S’exprimant à l’ouverture du 3e Africa security forum organisé sous le thème “redéfinir les axes de la coopération internationale face aux menaces du 21e siècle”, M. Boutayeb a souligné que depuis 2002, plus de 3.300 réseaux criminels ont été mis hors d’état de nuire et quelque 2.000 embarcations de transport d’immigrants clandestins ont été saisies.
Le Maroc, a-t-il dit, a innové en matière de gouvernance de la migration en lançant une initiative unique en son genre dans le sud de la Méditerranée ayant été marquée par la régularisation de quelque 50.000 migrants, lors des deux phases de l’opération de régularisation exceptionnelle réalisées en 2014 et 2017.
M. Boutayeb a relevé qu’à l’instar de nombreux autres pays, les principales menaces à la sécurité auxquelles le Royaume est confronté ont trait au terrorisme, à la criminalité transnationale, aux attaques cybernétiques et à la migration irrégulière.
Il a à cet égard rappelé que les services de sécurité ont démantelé depuis 2002 un total de 185 structures terroristes et procédé à l’arrestation de plus de 3000 personnes. Parmi ces structures terroristes, plus d’une cinquantaine est liée aux différents foyers de tension, notamment la zone afghano-pakistanaise, l’Irak, la Syrie et le Sahel, a-t-il expliqué.
Le Maroc a été la cible des terroristes en 1994, 2003, 2007 et 2011, a-t-il poursuivi, ce qui a exigé une action énergique inscrite dans une démarche globale qui allie les actions de prévention visant à assécher les causes de l’extrémisme violent, aux impératifs de la préservation de la sécurité et de la stabilité et du respect des droits humains et de l’exercice des libertés individuelles et collectives.
Le ministre délégué a indiqué qu’en complément de l’approche sécuritaire, le Royaume s’est engagé dans une stratégie visant à accompagner les ex-détenus terroristes prédisposés à réviser leurs idéaux et à rejeter toute forme d’extrémisme, à travers des programmes spécifiques dispensés dans les lieux de détention. Il s’agit particulièrement du programme de qualification “Moussalaha” impliquant les autorités publiques et plusieurs acteurs religieux et de la société civile, dont le Conseil national des droits de l’Homme, la Rabita Mohammadia des Ouléma, la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus et l’INDH.
Sur le registre de la criminalité transnationale, a-t-il ajouté, le Maroc mène une lutte inlassable contre les réseaux des trafics transfrontaliers, notamment le trafic de drogues et les contrebandes de tous genres, à travers une stratégie opérationnelle intégrant tous les acteurs. Selon M. Boutayeb, la menace liée à la criminalité transnationale est encore amplifiée par le risque prouvé à maintes reprises de mutualisation des moyens entre les réseaux criminels et les groupes terroristes.
Les enjeux liés à la cybercriminalité et à la sécurité des systèmes d’information, a-t-il fait observer, sont stratégiques et touchent différents domaines économique, sécuritaire et différents acteurs (État, entreprise et citoyen).
Il a dans ce contexte salué les performances des services de sécurité qui, grâce à leur maîtrise de l’espace cybernétique, ont réussi ces dernières années à déjouer plusieurs plans terroristes qui allaient être exécutés, que ce soit sur le territoire national ou ailleurs.
Au volet de la coopération internationale, le ministre délégué a souligné que le Royaume a signé au cours des dernières années pas moins de 40 accords de coopération bilatérale dans les domaines de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée.
Avec MAP