Le Maroc, par sa position géostratégique, son potentiel maritime et les équipements logistiques appropriés, peut promouvoir et consolider davantage son influence régionale et dans l’espace africain atlantique, a affirmé le politologue Mustapha Sehimi.
Il s’agit d’”une valeur ajoutée à une diplomatie continentale redéployée par une vision royale de la coopération Sud-Sud et le retour du Royaume dans les instances de sa famille naturelle, au sein de l’Union africaine (UA)”, a indiqué M. Sehimi dans un article intitulé “Le Maroc atlantique”, publié lundi par “Le360”.
Pour le Maroc, c’est une véritable doctrine de sa politique étrangère qui est à l’ordre du jour, a noté le politologue, expliquant qu’il s’agit de mobiliser tout un potentiel de coopération des pays africains, riverains de l’Atlantique, et de le décliner en partageant une perspective, une vision et un programme d’action.
Il a rappelé, dans ce cadre, la tenue, le 8 juin dernier à Rabat, de la première réunion ministérielle des États Africains Atlantiques, avec pas moins de 21 pays présents et aussi une représentation de haut niveau avec quinze ministres des Affaires étrangères.
Le Maroc, qui a un avantage stratégique avec deux façades maritimes de 3.500 km, dont 3.000 km pour la façade atlantique, a mis l’accent, lors de cette rencontre, sur la nécessité de faire de l’Afrique “une zone de Paix, de stabilité et de prospérité partagée”, a rappelé M. Sehimi.
Trois recommandations sont ainsi à prendre en considération, à savoir devenir un espace géopolitique, avoir une identité stratégique et agir collectivement pour répondre aux multiples impératifs de sécurité, de développement durable et de prospérité, a-t-il ajouté.
Il a précisé que la Déclaration adoptée à l’issue de ce conclave a établi trois groupes thématiques couvrant le dialogue politique et la sécurité, l’économie bleue ainsi que la connectivité maritime et l’énergie, et enfin le développement durable et l’environnement.
Le politologue a, en outre, relevé que le secrétariat permanent de la Conférence, basé à Rabat, sera réactivé et qu’il a été également décidé que la deuxième Conférence aurait lieu également au Maroc.
“Promouvoir et consolider l’identité des pays afro-atlantiques et œuvrer pour parler d’une seule voix dans les instances internationales: ce sont deux fondamentaux qui doivent imprimer l’action diplomatique”, a-t-il insisté, estimant que cette initiative n’entend pas être en concurrence avec d’autres organisations régionales ou interrégionales.
Cette initiative se propose en effet d’”activer une dynamique inclusive pour un processus de gouvernance politique de l’espace atlantique commun. Des synergies sont attendues avec les pays riverains d’Amérique latine et d’Amérique du Nord”, a-t-il noté.
LR/MAP