Le Maroc veut devenir le premier pays africain à élargir la protection sociale à tous ses citoyens, grâce au projet de généralisation de la protection sociale que SM le Roi Mohammed VI a lancé, le 14 avril à Fès, écrit mardi le journal irlandais “The Irish Post”.
“Cette gigantesque stratégie vise à améliorer les conditions de vie de millions de Marocains et à garantir la protection de la classe ouvrière et son accès aux soins de santé”, a souligné Gerry McCarthy dans un article sous le titre “Le Roi du Maroc lance un programme ambitieux pour élargir la protection sociale”.
Cette initiative, assimilée à “une véritable révolution sociale”, permettra l’arrivée de médecins étrangers et stimulera les investissements internationaux et locaux dans le secteur de la santé, a-t-il relevé, notant que ce projet soulagera plusieurs catégories sociales dont les difficultés ont été mises en évidence par la pandémie.
La nouvelle stratégie, a-t-il indiqué, marque un nouveau départ pour le système de protection sociale marocain, le Royaume s’étant fixé un délai de 5 ans, d’ici 2025, pour donner corps aux orientations royales définies dans le discours du Trône du 29 juillet 2020, au cours duquel le Souverain a annoncé la généralisation de la couverture sociale “pour le bénéfice de tous les Marocains”.
Il a fait observer que les grandes lignes de ce vaste projet s’articulent autour d’une refonte du cadre législatif et réglementaire, une mise à niveau des structures hospitalières et une organisation de la prise en charge, ainsi qu’une réforme des systèmes et programmes sociaux déjà en place, notamment par le fonctionnement du registre social unifié (RSU).
Pour y parvenir, a-t-il dit, l’État, les collectivités locales, les entreprises, les institutions publiques, le secteur privé, la société civile et les citoyens sont tous appelés à s’impliquer.
Selon l’auteur de l’article, cette annonce intervient à un moment crucial pour le Maroc, qui a réussi à contenir la pandémie du Covid-19 “à travers une stratégie à grande échelle basée sur des mesures sanitaires strictes, un plan de relance massif de l’économie, un filet social pour aider les personnes qui ont perdu leur emploi, et une grande campagne de vaccination qui a débuté dès le 29 janvier”.
“Depuis le lancement de la campagne de vaccination, près de 23% de la population cible a reçu au moins un vaccin, plaçant le pays dans le Top 20 mondial”, a-t-il noté.
En outre, le secteur de la santé doit s’ouvrir aux investissements étrangers afin de consolider les compétences médicales des professionnels de santé, l’objectif étant de répondre à la demande, qui augmentera à un rythme rapide avec la mise en œuvre de ce grand projet de société, d’autant plus que le Maroc a besoin de 100.000 médecins et infirmiers.
“L’ampleur du projet est ambitieuse : 22 millions de personnes supplémentaires bénéficieront d’une assurance couvrant les frais de traitement, de médicaments et d’hospitalisation”, a souligné M. McCarthy, ajoutant que 7 millions d’enfants d’âge scolaire seront couverts par des allocations de protection contre l’abandon scolaire.
Il s’agit, a-t-il signalé, d’une réforme colossale dont le coût annuel sera de 51 milliards de DH (5 milliards d’euros, dont une bonne partie (soit 23 milliards DH), proviendra du budget de l’État.
“Tout cela pour préserver la dignité des Marocains, soutenir leur pouvoir d’achat et contribuer à l’intégration du secteur informel”, a-t-il conclu.
LR/MAP