Le Maroc s’est toujours mobilisé, sous la sage conduite de SM le Roi Mohammed VI, pour des positions africaines communes sur les problématiques environnementales, particulièrement dans les petits États insulaires, a affirmé, mardi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.
“Cet engagement trouve ses racines autant dans la politique africaine de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, que dans la vision de la solidarité active et de la responsabilité collective, que le Souverain n’a eu de cesse de défendre depuis le Sommet de la Terre à Rio en 1992”, a souligné M. Bourita qui intervenait lors d’une réunion ministérielle programmée par la présidence marocaine du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine.
“Guidé par cette Orientation Royale, le Maroc se place à l’avant-garde des efforts visant le renforcement de la résilience climatique des États insulaires africains”, a-t-il souligné lors de cette réunion tenue sous le thème “Dérèglement climatique, paix et sécurité : renforcer la résilience et l’adaptation pour la sécurité alimentaire des États insulaires africains”, mettant en exergue les différentes actions concrètes déployées dans ce sens.
En effet, le Maroc a veillé à l’organisation du 1er Sommet africain de l’action, en marge de la COP22, à la création des trois Commissions africaines sur le climat, dont une dédiée spécifiquement aux États insulaires ainsi qu’à l’organisation, en marge de la COP27 conjointement avec les Seychelles, d’une réunion ministérielle sur “l’opérationnalisation de la Commission Climat des États insulaires”, a-t-il fait savoir.
Également, le Royaume a établi le Centre de Compétences Changement Climatique du Maroc (4C Maroc), en tant que plateforme de renforcement des capacités et d’échange des informations sur le Climat, et lancé le plaidoyer pour que toute coopération engagée avec l’Afrique intègre nécessairement une démarche d’accompagnement pour l’adaptation aux exigences climatique, a ajouté le ministre.
Dans ce sens et en prévision de la COP27, M. Bourita a exprimé son souhait que cette réunion ministérielle approuve une série de recommandations en faveur des États insulaires frères.
Il s’agit notamment de la mobilisation partagée mais différenciée des ressources financières, du soutien financier, institutionnel et en renforcement de capacités, pour le développement d’une économie bleue et verte ou encore de l’appui aux Petits États insulaires dans la mise en œuvre des pistes d’action arrêtées par le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, a-t-il détaillé.
Il s’agit en sus de l’échange d’expertise pour le renforcement de cadres de politiques et d’actions aux niveaux national et régional, du renforcement des systèmes d’alerte précoce des pays en question, de la priorisation des financements envers les pays africains, dans le cadre de la mise en place de la stratégie climate-smart agriculture, ainsi que du renforcement des subventions dédiées aux efforts d’atténuation et de rétablissement post-catastrophes.
“L’impact du dérèglement climatique sur les Petits États insulaires africains n’est plus à démontrer. Il n’est pas seulement alarmant, il est aussi systémique”, a mis en garde M. Bourita, soulignant que les rapports successifs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont clairement établi leur vulnérabilité à l’élévation du niveau de la mer, aux cyclones périodiques, aux variations des régimes pluviométriques et à la dégradation des sols, sans oublier l’acidification des océans et l’élévation accrues de leur température.
“Les données à long terme de la FAO sur l’occurrence des aléas naturels révèlent que la moitié des États insulaires en développement sont extrêmement vulnérables face aux épidémies, à la sécheresse et aux inondations”, a-t-il déploré.
Aussi, les rapports de la Banque mondiale ressortent la prévalence de la sous-alimentation, qui varie entre 9 et 29% dans 04 des 06 États insulaires africains, situation qui risque d’empirer face au dérèglement climatique, a-t-il enchaîné.
“Ce ‘Topo’ n’est pas là pour dramatiser, mais pour mobiliser face à l’urgence. Il est là aussi pour inciter à l’action proactive, conjuguée et coordonnée, de tous les pays africains, dans les négociations climatiques engagées en perspective de la COP27”, a insisté M. Bourita.
La 27è Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) aura lieu du 06 au 18 novembre 2022 à Charm El Cheikh, en Égypte.
LR/MAP