Selon l’article 47 de la Constitution, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a nommé le chef du gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des représentants, et sur proposition de ce dernier, il va nommer les membres du gouvernement.
Après la désignation des membres du gouvernement par le Souverain, le Chef du Gouvernement présente et expose devant les deux Chambres du Parlement réunies, le programme qu’il compte appliquer. Ce programme fait l’objet d’un débat devant chacune des deux Chambres. Il est suivi d’un vote à la Chambre des Représentants, d’après l’article 88 de la Constitution. Le Gouvernement est investi après avoir obtenu la confiance de la Chambre des Représentants, exprimée par le vote de la majorité absolue des membres composant ladite Chambre, en faveur du programme du Gouvernement (article 88 de la Constitution).
Ce programme gouvernemental comprend les orientations principales de l’action gouvernementale dans les différents domaines politiques, économiques, sociaux, environnementaux, culturels et en matière d’affaires étrangères.
Il est à rappeler que ce programme s’inscrit dans une conjoncture politique particulière, marquée par l’élaboration d’un nouveau modèle de développement, dont la mise en œuvre est le plus grand défi à relever par le nouveau gouvernement.
En effet, le modèle de développement représente la feuille de route du programme gouvernemental pour réaliser les priorités économiques et sociales, répondre à toutes les attentes des citoyens, satisfaire leurs besoins, réduire les disparités sociales et les écarts territoriaux, réaliser la justice sociale et spatiale, renforcer la compétitivité de l’économie marocaine, accorder la priorité à l’investissement étranger, et en créant de nouvelles opportunités d’emploi.
Aussi, le programme gouvernemental devra impérativement s’inscrire dans la synergie et la dynamique de la régionalisation avancée. Car, on ne peut pas concevoir une vision stratégique du modèle de développement sans tenir compte des disparités et déséquilibres des régions, à savoir la régionalisation élargie n’aura de sens que si la région devient un véritable levier de développement économique et social.
Certainement, la préparation d’une nouvelle génération de grands plans et projets susceptibles de servir de pilier au modèle de développement, s’inscrit dans la nouvelle étape, que SM le Roi Mohamed VI considère comme une étape de responsabilité et d’essor. Elle est d’autant plus prometteuse que le Maroc recèle bien des énergies et des potentialités qui lui permettent de créer des conditions favorables d’impulsion et de développement, et d’encourager l’investissement étranger susceptible de créer de nouveaux emplois et attirer le savoir-faire, ainsi que les expériences réussies.
Dans ce contexte, le Maroc a besoin, aujourd’hui plus que jamais, de vrais responsables gouvernementaux pour défendre les intérêts de leur pays, et engagés à assumer avec abnégation les responsabilités qui leur incombent, et non pas ceux qui défendent leurs intérêts personnels. Notre pays a besoin aussi de compétences nationales pour parachever l’édification d’un Maroc au même rang que les pays développés dans le Monde et que notre Souverain et les citoyens souhaitent aussi.
Par Khalid Cherkaoui Semmouni
Professeur à la faculté de droit à Rabat et à l’ISIC