Le phosphate marocain est d’une importance stratégique pour le Brésil

Le phosphate marocain est d’une importance stratégique pour le Brésil

Le phosphate marocain est d’une importance stratégique pour le Brésil, un pays à grande vocation agricole qui aspire à booster sa production dans les années à venir, ont souligné les intervenants à un webinaire organisé mercredi sur le thème Maroc-Brésil : l’agro-industrie connecte les continents.

Les conférenciers ont indiqué que les échanges commerciaux entre le Maroc et le Brésil, qui connaissent déjà une dynamique accrue ces dernières années, devront être hissés davantage au niveau des stratégies amorcées dans les deux pays pour franchir de nouveaux paliers en termes de développement qualitatif et quantitatif de leurs secteurs agricoles respectifs.

Intervenant lors de ce séminaire, initié par la Chambre de commerce arabo-brésilienne, le directeur exécutif d’OCP-Brésil, Olavio Takenaka a affirmé que le Brésil dispose de plusieurs atouts qui augurent d’un développement encore plus soutenu de son agriculture : vastes terres agricoles, plus de 100 millions d’hectares transformables, une forte utilisation de la technologie, une grande capacité technique et un immense savoir-faire, outre l’abondance des ressources en eau.

Le vaste pays sud-américain est ainsi devenu ces 10 dernières années un des plus grands exportateurs de produits agricoles au monde pour des exportations de 100 milliards de dollars par an, a-t-il fait observer.

Or, le sol brésilien présente une certaine déficience en phosphore et matières organiques, comme dans l’Etat de Mato grosso, a expliqué M. Takenaka, notant que le pays reste par conséquent dépendant des importations de fertilisants, dont il importe déjà 60% de ses besoins en phosphate, 90% en potassium et 70% en nitrogène.

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Le pays sud-américain a d’autant plus besoin de fertilisants qu’il devrait enregistrer, selon la FAO, une croissance agricole de 40% d’ici à 2050 pour répondre aux besoins d’une population mondiale de 10 milliards d’habitants. Une demande à laquelle le Maroc, un fournisseur du Brésil depuis près de 30 ans, est bien placé pour répondre, a-t-il insisté.

Revenant sur les principaux projets de développement réalisés par l’OCP, M. Takenaka a affirmé que l’Office chérifien a pris une décision stratégique en 2010 en mettant en place une filiale à l’étranger, relevant qu’à partir de cette date, l’entreprise marocaine a créé une dizaine de succursales dans les principales régions agricoles brésiliennes qui passeront l’année prochaine à 15 filiales.

En effet, l’OCP accompagne la croissance brésilienne dans le domaine agricole tant en matière première qu’en termes de produits finis, a-t-il fait observer, rappelant, par ailleurs, les partenariats avec les universités et les institutions de recherche au Brésil pour certifier de nouveaux produits adaptés aux cultures brésiliennes.

L’OCP est également engagé, à travers l’université Mohammed VI Polytechnique, qui ambitionne de devenir l’une des meilleures en Afrique, dans un travail de facilitation de l’échange entre les chercheurs et par la suite entre les étudiants.

De son côté, le chercheur à la Société brésilienne de recherche agricole (Embrapa), Alexandre Morais do Amaral a indiqué que l’agriculture brésilienne offre plusieurs opportunités de partenariat, précisant que ce secteur a marqué un développement exponentiel durant les 50 dernières années, les terres agricoles ayant augmenté de 33%, les zones de double culture de +340%, la production de 386% et le rendement de la récolte principale de +266%.

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Pour lui, les domaines phares de coopération sont notamment le transfert des technologies et du savoir-faire, les projets de recherche & développement, la certification, la nanotechnologie, la biotechnologie, outre les techniques brésiliennes utilisées dans l’agriculture et l’élevage.

A son tour, l’attaché agricole du Brésil au Maroc, Nilson César Guimarães a souligné que l’agriculture est un secteur de première importance pour le Maroc, qui a déployé de grands efforts pour le développement de cette filière économique et la réduction de sa dépendance aux pluies.

Le Royaume, a-t-il ajouté, est parvenu entre temps à diversifier ses produits agricoles, à travers la promotion de produits à grande valeur ajoutée, rappelant que les échanges commerciaux entre le Maroc et le Brésil ont connu une hausse significative au premier semestre 2020, avec des chiffres semblables à ceux historiques enregistrés en 2017, le Maroc devenant la 3ème destination africaine des exportations brésiliennes.

Animé par le président de la Chambre arabo-brésilienne, Rubens Hannun, le webinaire, qui a débattu notamment des marchés stratégiques, de l’échange de savoir-faire et de la diversification des flux commerciaux, a été marqué par la participation notamment de l’ambassadeur du Maroc au Brésil, Nabil Adghoghi, de l’ambassadeur du Brésil au Maroc, Julio Glinternick Bitelli et de la directrice générale du marché extérieur de l’Association brésilienne de l’industrie des machines et équipements (ABIMAQ), Patrícia Gomes.

LR

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