Le Projet de loi de finances (PLF) au titre de l’année 2022 envisage de réaliser une transition de politiques sectorielles incohérentes vers des politiques encadrées par une vision stratégique et une vue d’ensemble avec des priorités nationales claires, a indiqué, lundi à Rabat, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui.
Le projet vise également à répondre aux attentes fondamentales des citoyens en matière de santé, d’éducation et d’emploi, redonner du dynamisme à l’investissement privé, accompagner l’entreprise nationale et l’inciter à créer des opportunités d’emploi et continuer à soutenir l’investissement public, a souligné Mme Fettah Alaoui qui présentait les grandes lignes du PLF-2022, lors d’une séance conjointe des deux Chambres du Parlement.
La ministre a, dans ce sens, affirmé que le gouvernement est déterminé à atteindre les objectifs fixés par le PLF en mobilisant l’ensemble des moyens dans le cadre de la coopération, de l’interaction et du dialogue avec l’institution législative et l’ensemble de acteurs, considérant que le moment national déterminant que connait le Maroc “indique, dans sa globalité, l’achèvement des termes d’une transition historique à tous les niveaux: institutionnel, financier, économique, social et géostratégique”.
Elle a souligné, dans ce contexte, que le Royaume a accumulé en 22 ans, sous la conduite sage et éclairée de SM le Roi Mohammed VI, des réformes politiques, sociales, économiques et financières qu’il convient d’investir et de valoriser pour construire l’avenir, relevant que la pandémie du coronavirus (Covid-19) a contribué à la révélation des forces et faiblesses du tissu national à tous les niveaux.
La pandémie a clairement montré le volume de l’économie informelle, les insuffisances des secteurs sociaux et la faiblesse des filets de sécurité, “ce qui nécessite de tirer des leçons et de se mobiliser pour mettre en œuvre les réformes lancées par le Souverain, au premier rang desquelles la généralisation de la protection sociale”, a-t-elle précisé à cet égard.
Mme. Fattah Alaoui a également noté que les défis auxquels le Maroc est confronté sur le plan extérieur nécessitent de consolider les acquis qu’il a réalisés, particulièrement la large soutien en faveur de la proposition d’autonomie au Sahara marocain, la reconnaissance américaine de la pleine souveraineté du Maroc sur son territoire, et l’augmentation du rythme des représentations diplomatiques étrangères dans nos provinces du sud, ainsi que d’investir les signaux forts qui ont été démontrés par la forte participation de la population des provinces du sud aux récentes élections afin de “renforcer le front intérieur et exploiter toutes les formes de diplomatie officielle et parallèle pour la défense de la cause nationale et des intérêts du Royaume dans tous les foras continentaux et internationaux”.
Mme. Fettah Alaoui a relevé que “l’ensemble d’éléments multiples et imbriqués” cités auparavant indiquent le début d’une transition historique vers une nouvelle ère, afin d’accélérer la relance économique et consolider le projet sociétal que SM le Roi aspire à réaliser.
La ministre a souligné, à cet effet, que cette transition devient de plus en plus claire avec la concrétisation du Nouveau modèle de développement, qui instaure une nouvelle étape et une nouvelle vision de développement, basée sur une action directe sur le terrain qui renforce la protection des populations démunies et les capacités des citoyens de toutes catégories, en vue de contribuer au dynamisme du développement et en bénéficier de façon équilibrée.
Dans ce contexte, la ministre a estimé que le pacte national pour le développement constitue un mécanisme de base à même de consolider ce modèle, en tant que référence commune pour tous les acteurs, notant que la mise en œuvre de ce modèle “est une responsabilité nationale qui nécessite l’engagement et la mobilisation de tous pour faire face aux défis et enjeux actuels et futurs en vue de franchir une nouvelle étape dans le parcours de développement du pays”.
Et de relever que le gouvernement a mobilisé toutes les parties prenantes, pour introduire les éléments nécessaires au projet de loi de finances, permettant de répondre aux priorités stratégiques fixées par le Souverain lors de son discours à l’occasion de l’ouverture de l’année législative en cours et le lancement immédiat de la mise en œuvre du programme gouvernemental, expliquant, à cet effet, que quatre priorités ont été identifiées.
“Il s’agit de la consolidation des bases de la relance de l’économie nationale, la consolidation des mécanismes d’intégration et de développement de la généralisation de la protection sociale, le renforcement du capital humain et la réforme du secteur public et le renforcement des mécanismes de gouvernance”, a-t-elle précisé.
Mme Fettah Alaoui a, par ailleurs, confirmé la volonté du gouvernement de faire du projet de loi de finances 2022 un point de départ pour la mise en œuvre de son programme, soulignant qu’il s’agit d’une “opportunité historique de changement” et de traduction de tous les projets du programme gouvernemental en politiques cohérentes avec des objectifs clairs et une vision globale des différentes priorités de développement de notre pays.
Et de conclure que cette ambition ne se fera pas sans une mobilisation globale et un engagement collectif, du gouvernement, du parlement, du secteur privé et de toutes les forces vives “pour faire du Maroc une puissance de premier plan grâce aux capacités de ses citoyens et au service de leur bien-être.”
LR/MAP