Le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, a souligné, jeudi à Brasilia, l’engagement du Maroc à décarboner son économie, une politique qui s’inscrit dans le cadre des transitions énergétique et numérique s’opérant en Afrique.
“Plusieurs pays africains ont des plans complets de renouvellement de leurs bouquets énergétiques et ont un fort intérêt pour la bioénergie. Des pays comme l’Afrique du Sud, le Maroc et le Kenya se sont engagés à décarboner leurs économies”, a souligné Lula dans une allocution prononcée lors d’une cérémonie marquant la Journée de l’Afrique et la clôture du séminaire “Brésil-Afrique : relancer les partenariats”.
L’Afrique, a-t-il ajouté, “est au cœur des transitions énergétique et numérique. Comme l’Amérique du Sud, le continent africain possède d’importantes réserves de minéraux critiques, comme le lithium et le cobalt, qui joueront un rôle stratégique” dans ce domaine.
Pour lui, le continent africain est la région du monde qui émet le moins de gaz à effet de serre. “Cependant, il ne cesse de faire face aux conséquences les plus perverses du réchauffement climatique, comme les sécheresses, les inondations, les incendies et les cyclones”, a déploré le chef d’Etat brésilien.
Par ailleurs, Lula Da Silva a relevé que le dynamisme actuel de l’Afrique exige que le Brésil mette à jour sa politique pour le continent. “L’Afrique est l’une des régions du monde qui connaît la croissance la plus rapide. Sa pertinence dans le commerce mondial est expressive”, a-t-il déclaré, réaffirmant le soutien du Brésil à l’entrée de l’Union africaine dans le G20.
Il n’a pas manqué de réitérer ses critiques sur la structure actuelle du Conseil de sécurité de l’ONU. “Il est inquiétant qu’il se prononce de plus en plus sur des sujets qui concernent tout le monde, comme le climat ou la santé, sans qu’une grande partie du monde y soit correctement représentée”, a-t-il noté, précisant que “le Brésil s’est battu pour que les pays en développement aient un siège permanent au sein de l’organisme. Cela inclut, bien sûr, les pays africains”.
Le président brésilien a aussi affirmé l’intérêt du Brésil pour la zone de libre-échange continentale africaine, entrée en vigueur en 2021, qui est la plus grande au monde, avec 1,3 milliard d’habitants et un produit intérieur brut d’environ 4 trillions de dollars. Le commerce bilatéral du Brésil avec l’Afrique, en 2022, était inférieur d’un tiers à la valeur de 2013, lorsque le flux avait atteint près de 30 milliards de dollars, a-t-il fait observer.
“Notre relation avec l’Afrique est une politique d’État qui imprègne l’ensemble de la société brésilienne. Elle sera déployée en priorité par les différents portefeuilles ministériels, avec l’engagement actif du monde universitaire, des médias et de la société civile”, a assuré Lula, ajoutant que le Brésil doit “étendre sa présence en Afrique de manière durable”, avec l’ouverture d’ambassades, de centres culturels et de bureaux d’institutions brésiliennes de commerce, de recherche et de formation.
“Cela signifie également soutenir l’internationalisation des entreprises brésiliennes, afin de répondre à l’appel africain à l’investissement et générer des connaissances, des emplois et des revenus”, a-t-il encore dit.
Le président a également évoqué des agendas communs et des opportunités de partenariats sur les questions environnementales, la transition énergétique, la communication, l’accès à la santé et la lutte contre la faim.
D’autre part, Lula a souligné l’importance de promouvoir l’égalité raciale y voyant un axe continu reliant les politiques nationales aux activités internationales, réitérant son rejet des attaques racistes contre le footballeur brésilien Vinicius Júnior du Real Madrid, dimanche dernier lors d’un match contre Valence comptant pour le championnat d’Espagne de football. “Nous ne tolérerons pas le racisme ni contre les Brésiliens ni contre les Africains au Brésil”, a-t-il insisté.
« La relance de la relation avec l’Afrique, c’est aussi une réunion du Brésil avec lui-même. Nous réaffirmons notre profonde fierté du rôle central du continent dans l’identité nationale. Reconnaître la valeur de nos racines africaines, c’est célébrer la contribution de l’Afrique à notre culture, que ce soit dans les politiques nationales, ou dans les actions de diffusion de la culture brésilienne à l’étranger. Il s’agit aussi de renouer nos liens par l’éducation, de former une nouvelle génération de jeunes Africains au Brésil », a souligné le président Lula.
Et d’ajouter que “la relance de la relation avec l’Afrique, c’est aussi une réconciliation du Brésil avec lui-même. Nous réaffirmons notre profonde fierté du rôle central du continent dans l’identité nationale. Reconnaître la valeur de nos racines africaines, c’est célébrer la contribution de l’Afrique dans notre culture, que ce soit dans les politiques nationales, ou dans les actions de diffusion de la culture brésilienne à l’étranger”.
Quatre jours durant, les participants au séminaire, organisé par le ministère des Affaires étrangères, ont débattu de questions sur la coopération au développement, les échanges éducatifs, l’égalité des sexes, l’entrepreneuriat, l’inclusion sociale, l’économie créative, la diversité et les défis internationaux contemporains.
LR/MAP