Le renforcement du processus de régionalisation et de développement territorial connait une évolution qualitative palpable sur le terrain, a indiqué, mercredi à Rabat, le ministre de l’intérieur, Abdelouafi Laftit.
Exposant les grandes lignes du budget sectoriel de son ministère au titre de l’année 2022 lors d’une réunion de la commission de l’intérieur, des collectivités territoriales, de l’habitat et de la politique de la ville à la Chambre des représentants, M. Laftit a affirmé que le processus de régionalisation et de développement territorial avance, généralement, à pas sûrs et connait une évolution qualitative palpable sur le terrain à la faveur de conceptions et approches multidimensionnelles.
Partant de la conviction du ministère de l’Intérieur quant à la nécessité d’accélérer la réalisation de la régionalisation avancée, compte tenu de sa place constitutionnelle et de son importance dans l’édifice institutionnel du pays, des efforts soutenus ont été consentis à l’effet de poursuivre la matérialisation de ce chantier pionnier, auquel SM le Roi Mohammed VI attache un intérêt particulier et accorde Sa Haute sollicitude, a ajouté le ministre.
Les services du ministère se sont, en effet, penchés sur le parachèvement des structures institutionnelles, financières et humaines de la régionalisation avancée, outre la généralisation de nombre de mesures procédurales liées à la mobilisation des ressources et au soutien aux compétences, a poursuivi M. Laftit, soulignant que des programmes de modernisation et de digitalisation sont en cours d’élaboration pour développer les instruments de gestion et de gouvernance de manière générale.
L’opérationnalisation du Nouveau modèle de développement, moyennant la Charte nationale pour le développement, constitue une véritable occasion pour renforcer et enrichir les mécanismes de décentralisation et de gouvernance territoriale, à travers des modes innovants et des méthodes efficaces en matière de développement régional et local, notamment la réalisation de projets adaptés à la lutte contre la précarité sociale, au désenclavement des zones montagneuses et des villages reclus, ou encore l’élaboration de programmes horizontaux (intersectoriels) dédiés à la gestion spatiale, au diapason des critères d’efficacité et d’efficience, a fait observer le ministre.
Il a, dans ce cadre, relevé que l’expérience marocaine suscite l’intérêt de plusieurs pays et organisations internationales opérant dans le champ de la décentralisation et de la bonne gouvernance locale, lesquels saluent et reconnaissent la richesse et l’importance de cette expérience que “nous devons, chacun de par sa position et ses responsabilités, continuer à étoffer et à perfectionner sur le terrain pour l’ériger en modèle à suivre sur les plans continental et international”.
Dans le cadre de l’accompagnement des collectivités territoriales, M. Laftif a fait savoir que le ministère a continué à leur apporter un soutien technique et financier, aussi bien sur le plan de la planification et de l’aménagement spatial qu’au niveau des réseaux publics de proximité et des programmes et services publics locaux, ou encore en matière de développement des compétences de leurs effectifs et de transformation digitale de leurs services et prestations.
En application des dispositions de l’article 83 de la loi organique relative aux régions, 11 sur 12 régions ont adopté leurs programmes de développement respectifs et le visa du ministère de l’Intérieur y a été apposé, alors que ceux de la région de Drâa-Tafilalet sont en cours d’élaboration.
Concernant les contrats-programmes entre l’Etat et les régions pour la mise en œuvre des projets prioritaires des programmes de développement régional, il a été procédé à la signature de 5 d’entre-eux, actuellement en cours de réalisation. Ils concernent les régions de Fès-Meknès (11192,90 millions DH), Dakhla-Oued Ed-Dahab (574 millions DH), Béni Mellal-Khénifra (6245,21 millions DH), Guelmim-Oued Noun (5554,40 millions DH) et Souss-Massa (2478,67 millions DH).
Pour ce qui est des contrats-programmes intégrés des trois régions du sud du Maroc, le ministère a procédé, dans le cadre de l’application de ses engagements contractuels au titre de l’année 2021, au transfert de ses contributions financières, prévues en vertu des accords de partenariat relatifs à ces régions, a indiqué M. Laftit, rappelant que le coût global des projets du nouveau modèle de développement des provinces du sud s’élève à 79 milliards DH, destinés à la réalisation d’environ 700 projets.
Lors de cette réunion, le ministre a par ailleurs passé en revue une série de réalisations accomplies et de programmes et projets structurants à caractère socio-économique menés au titre de l’année en cours, dont la poursuite de la mise en œuvre du programme de réduction des disparités sociales et spatiales en milieu rural, des programmes de mise à niveau urbaine des villes et des centres urbains outre la généralisation de l’adduction en eau potable dans le monde rural.
Dans le cadre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, le ministère a pris, en coordination avec les autres partenaires, les mesures nécessaires à la finalisation des travaux des projets structurants débutés en 2020, a indiqué M. Laftit, ajoutant que de nombreux nouveaux projets ont été lancés pour garantir l’approvisionnement en eau potable dans certaines régions du Royaume connaissant un déficit hydrique, pour un investissement avoisinant les 544 millions DH, financés entièrement du budget général de l’Etat.
Le ministre a ensuite mis en avant les efforts déployés par son département pour contribuer à la mise en œuvre de la 3ème phase de l’Initiative nationale pour le développement humain 2019-2023, citant, à titre d’exemple, la programmation d’environ 385 projets et activités à l’échelle nationale, dans le cadre du programme de rattrapage des déficits en infrastructures et services sociaux de base, pour un coût global d’environ 542 millions DH. Cet investissement concerne plusieurs secteurs, dont la santé, l’éducation, l’électrification rurale, l’approvisionnement en eau potable et l’aménagement routier.
Dans le cadre du programme de soutien destiné au développement humain des générations montantes, 848 projets et activités ont été programmés au niveau national en 2021 pour une enveloppe de 708,5 millions DH au profit de 5,3 millions de bénéficiaires, a encore dit le ministre, notant que ces projets ont trait à la santé de la mère et de l’enfant (272 projets) et au soutien à l’enseignement primaire en milieu rural.
Selon M. Laftit, une convention de partenariat a été signée entre le ministère de l’Intérieur et celui de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en vue de généraliser un enseignement primaire de qualité en milieu rural, avec l’ambition de construire et de mettre à niveau plus de 15.000 unités à l’horizon 2023.
Le ministère de l’Intérieur poursuit également ses efforts pour la mise en œuvre de la stratégie d’action 2020-2024 qui vise l’intégration des communes Soulaliyates et des ayants droit dans le processus de développement ainsi que la création d’emplois à l’échelle locale, a-t-il conclu.
LR/MAP