Le rétablissement des relations entre le Maroc et Israël ne peut être que bénéfique pour les deux pays, a souligné, jeudi, Paul Dahan, psychanalyste, président du Centre de la culture judéo-marocaine en Belgique.
«Il s’agit d’une reprise officielle de contacts qui favorisera les échanges et l’enrichissement mutuels», a estimé M. Dahan dans une déclaration à la MAP.
Pour ce natif de Fès, dont les parents sont originaires de Rissani, «à partir du moment où il y aura des échanges entre Marocains et Israéliens et que les Marocains vont découvrir à quel point la technologie israélienne peut leur apporter un plus tandis que les Israéliens vont voir à quel point les Marocains ont une particularité et une sociabilité qui n’est pas celle du Moyen Orient, cela va permettre un enrichissement de part et d’autre», a-t-il affirmé.
Sur le plan personnel, il considère qu’«au-delà de l’emballement médiatique et politique que suscite ce rétablissement des relations, il y a une continuité et une évidence même de retrouver cette attache physique au territoire marocain, car les juifs du Maroc se sont toujours considérés comme Marocains et les Marocains les ont toujours considérés comme une partie d’eux-mêmes».
M. Dahan, qui répondait aux questions de la MAP depuis la région du Tafilalet où il accompagne ses enfants à la découverte de la terre de leurs grands parents, a affirmé qu’ «il s’agit d’un sentiment qui nous dépasse».
«Au moment où je vous parle, mon fils est en train de jouer au foot dehors avec des garçons du quartier comme si c’était une évidence même. Il n’y a pas de différence entre juifs, musulmans ou autres. Ce sont des jeunes marocains qui jouent ensemble», a-t-il confié.
Sur cette relation particulière qui unit les juifs marocains à leur pays, M. Dahan a affirmé qu’il s’agit d’un phénomène propre au Maroc.
«J’ai quitté le Maroc il y a plusieurs années sans l’avoir quitté et je peux vous dire que c’est un phénomène qui existe chez tous les juifs marocains», a-t-il dit, notant que l’identité marocaine est très fortement ancrée dans leur mémoire et leur vie quotidienne.
Cette exception marocaine s’explique par «la transmission de mémoire qui est forte, originale et particulière», a-t-il ajouté.
LR/MAP