Le peuple marocain et la famille de la Résistance et des anciens membres de l’armée de libération célèbrent, mardi, le 64è anniversaire du soulèvement des tribus Aït Baamrane contre l’occupation espagnole, une épopée héroïque décisive dans le processus de lutte nationale pour le parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume.
Cet événement historique, qui a coïncidé avec le 23 novembre 1957, a marqué d’une pierre blanche l’histoire moderne du Maroc, eu égard à la symbolique historique et l’action de lutte nationale inscrite en lettres d’or dans les annales de l’histoire de libération, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale du Royaume.
En effet, le soulèvement des tribus Aït Baamrane a marqué le déclenchement d’un grand soulèvement populaire contre la présence espagnole au moment où le mouvement de résistance prenait de l’ampleur dans la région de Sidi Ifni.
S’en suivirent des combats dans plusieurs localités, notamment à Teblkoukalt, Bizri, Bourssas et Tighza, où la résistance avait contraint les forces espagnoles à se replier au centre de Sidi Ifni, devenu une caserne militaire assiégée de toutes parts.
Fruit d’une coordination mûrement réfléchie entre les tribus Aït Baamrane et l’état-major de l’armée de libération dans la ville de Guelmim, ce soulèvement s’est poursuivi à travers plusieurs étapes, avec en parallèle une série d’actions de résistance et de lutte contre notamment les tentatives de naturalisation que voulaient imposer les autorités espagnoles à ces tribus.
Cette lutte patriotique devenait de plus en plus prépondérante lorsque le colonisateur décida le 20 août 1953 d’exiler Feu SM Mohammed V, son compagnant de lutte Feu SM Hassan II et le reste de la famille royale. Cet exil a provoqué l’indignation des Aït Baamrane et de l’ensemble des membres du mouvement de résistance qui ont sonné la mobilisation générale pour défendre les constantes nationales.
Le retour glorieux de Feu Mohammed V à la patrie, suivi de la proclamation de l’indépendance de certaines parties du territoire national, ont été accueillis dans la joie et la fierté par les tribus Aït Baamrane, qui, bien que Sidi Ifni, chef-lieu de la région, ait été encore sous occupation espagnole, ont tenu à s’associer aux festivités marquant la célébration de la fête du Trône et le retour du sultan.
Cette liesse populaire et spontanée allait être brutalement réprimée par les forces coloniales espagnoles, provoquant du coup une exacerbation de la résistance qui a gagné toute la région de Sidi Ifni, devenue, entre-temps, un point de départ pour les opérations menées par l’armée de libération.
La lutte patriotique pour l’unité nationale engagée par la population locale conduira à plusieurs batailles à l’instar de la bataille de Rguiwa, survenue le 13 février 1957, quelques mois seulement avant le grand soulèvement lancé par les Aït Baamrane (le 23 novembre 1957) contre la présence espagnole.
La succession des victoires réalisées par ce soulèvement populaire avait été couronnée par la conclusion d’un accord de cessez-le-feu en 1958, ouvrant ainsi la voie aux efforts diplomatiques pour sceller la récupération de toutes les parties du royaume qui étaient encore sous occupation.
C’est ainsi que le royaume est parvenu à faire valoir son droit naturel et légitime à la récupération de Tarfaya en 1958 et de Sidi Ifni, le 30 juin 1969.
De par sa situation stratégique, la ville de Sidi Ifni était, d’ailleurs, depuis le début de l’aventure colonialiste, convoitée par l’Espagne qui l’a occupée en 1934 et l’a déclarée ensuite “région espagnole”. Cette proclamation a offensé la dignité des tribus Aît Baamrane qui ont été prompts à défier le fait accompli colonialiste.
Dans une déclaration à la chaîne d’information M24, le délégué provincial des anciens résistants et des anciens membres de l’armée de libération à Sidi Ifni, Mokhtar Idrissi, a souligné que l’anniversaire du soulèvement des tribus Aït Baamrane est un évènement majeur comptant parmi les opérations les plus efficaces menées par l’armée de libération dans le sud du Royaume.
Et d’expliquer à cet égard que ce soulèvement, préparé et planifié avec grande précision et secret, a permis la libération de l’ensemble des territoires de ces tribus de la prise du colonisateur espagnol.
Il a ajouté que cet anniversaire glorieux constitue un événement “qualitatif” et “générationnel” qui sera transmis à travers les générations pour évoquer les détails de cette épopée et raconter la fidélité et la bravoure des tribus Aït Baamrane et leur attachement à leur marocanité et aux liens d’allégeance.
Ce soulèvement reste ainsi un évènement marquant de l’histoire de la lutte nationale et restera témoin de l’attachement des membres de ces tribus aux sacralités de la nation marocaine et au Trône Alaouite glorieux, ainsi que de leur lutte héroïque pour affronter les forces de l’occupation étrangère qui visaient à porter atteinte à l’unité nationale.
En guise de commémoration de cet évènement marquant de l’épopée de lutte nationale pour le parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume, la délégation provinciale des anciens résistants et des anciens membres de l’armée de libération à Sidi Ifni a prévu un programme de festivités comprenant un meeting le 23 novembre, qui sera marqué par des interventions mettant en avant la portée et les significations de cet anniversaire glorieux.
A cette occasion, un hommage sera rendu à plusieurs anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération, en plus de la distribution d’une aide matérielle de soutien à des projets économiques en faveur des enfants d’anciens résistants, ainsi que des aides matérielles pour les ayants droits, outre l’organisation d’une conférence virtuelle sur le thème “Anniversaire du soulèvement des Aït Baamrane : parcours historiques de la lutte de l’armée de libération dans le sud du Maroc pour le parachèvement de l’indépendance et de l’intégrité territoriale”.
LR/MAP