Le soutien public aux secteurs de la presse, de l’édition, de l’imprimerie et de la distribution, officialisé par un décret approuvé le 30 novembre en Conseil de gouvernement, vise à réduire la précarité et à augmenter la résilience des entreprises de presse par la promotion de l’investissement et l’appui aux ressources humaines, a affirmé le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid.
Dans un exposé présenté mardi lors d’une réunion de la commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants, le ministre a indiqué que ce soutien sera versé sur la base de critères précis, notamment la taille de l’entreprise de presse, le volume de ses investissements et le nombre des journalistes qu’elle emploie.
M. Bensaid a souligné, à cet égard, que son département procèdera, dès la promulgation du décret, à la publication de la décision conjointe de l’autorité gouvernementale chargée de la Communication et celle chargée du Budget, qui fixe les plafonds du soutien à la gestion et à l’investissement ainsi que la manière de les calculer et les modalités de leur distribution et de leur versement, ajoutant que ce chantier de soutien et de modernisation des entreprises de presse sera lancé dans les plus brefs délais.
En ce qui concerne le secteur audiovisuel, le ministre a passé en revue les grandes lignes du chantier de réforme qui repose sur la création d’un pôle audiovisuel public unifié, destiné à “jouer un rôle actif dans le processus de développement du secteur à la faveur d’une gestion rationalisée et d’un repositionnement stratégique”.
Cette opération de restructuration se fera en deux étapes, dont la première consiste en la création d’un holding chargé du pôle audiovisuel public et rassemblant la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT), la société “SOREAD-2M” et la société “MEDI 1 TV”, le but étant de créer une complémentarité entre ces sociétés, d’améliorer leur fficience et de favoriser la bonne gouvernance, tandis que la deuxième étape verra le fusionnement de la société “Radio MEDI 1” et de sa succursale “Regie 3” au sein dudit holding.
Pour anticiper ces développements, et en exécution des Hautes instructions royales pour une réforme de fond du secteur public, il a été décidé de poursuivre le processus de restructuration des sociétés du pôle audiovisuel public sous forme d’un holding de télévision publique, a fait savoir M. Bensaid.
Et de noter que son département planche, en coordination avec la SNRT et SOREAD-2M, sur l’élaboration des cahiers de charge de ces deux sociétés selon une nouvelle approche basée sur la simplification et l’efficience, qui accorde une attention particulière aux chaînes sportives en préparation des compétitions continentales et internationales qui seront accueillies par le Royaume, aux talk-show, aux débats politiques et aux émissions culturelles et artistiques ainsi qu’aux productions nationales.
S’agissant du domaine publicitaire, M. Bensaid a assuré que le ministère est engagé à accompagner ce secteur vital qui représente un levier essentiel de l’économie nationale, à travers la collecte et l’analyse des différentes données et statistiques y afférant et leur exploitation dans l’élaboration de visions pour le soutien aux supports médiatiques dont les recettes publicitaires constituent la principale source de financement.
A ce propos, le responsable gouvernemental a rappelé que le volume total des investissements publicitaires au titre de 2022, tous moyens de communication confondus, a atteint 5.165.980.004 DH, “un chiffre qui en dit long sur l’importance des revenus publicitaires provenant de ces investissements pour les médias”.
Pour ce qui est du Centre cinématographique marocain (CCM), M. Bensaid a noté que le secteur cinématographique a bénéficié d’un soutien d’une valeur totale de plus de 241 MDH répartis sur 75 MDH ayant profité à la production nationale et 116 MDH alloués à la production des œuvres cinématographiques et audiovisuelles étrangères au Maroc et ce, après le relèvement de 20 à 30% du taux de soutien à la production étrangère, qui a porté à un milliard de dirhams le montant total des investissements des producteurs étrangers au Maroc.
Le CCM s’est engagé, par ailleurs, dans un processus de dématérialisation de ses services administratifs dans l’objectif de simplifier les procédures et les mesures et d’attirer davantage d’investissements, a-t-il renchéri.
Dans leurs interventions lors de cette réunion, les représentants des groupes parlementaires ont mis l’accent sur l’importance de renforcer la transparence en matière d’octroi du soutien public destiné au secteur de la presse afin de consacrer le pluralisme, consolider les capacités des ressources humaines et promouvoir le journalisme de proximité en encourageant le débat public, en appuyant la presse régionale et en soutenant le développement du cinéma marocain.
LR/MAP