L’égalité des genres constitue un impératif de justice sociale et un gage indéniable de performance économique, a estimé, lundi à Casablanca, le vice-président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), Mehdi Tazi.
Toutefois, a-t-il poursuivi, en dépit des efforts gouvernementaux et de la société civile ces dernières décennies, les chiffres révèlent une persistance des inégalités de genre. M. Tazi a ainsi souligné que l’initiative de la charte pour la diversité du genre devient essentielle, et l’amélioration des indicateurs économiques et sociaux pour les femmes reste une priorité, notamment avec le Plan gouvernemental de l’égalité 2023-2026.
« Il est important d’accompagner et d’outiller les entreprises dans cette optique. Le label RSE de la CGEM en est le parfait exemple », a relevé M. Tazi, saluant à cet égard les entreprises labellisées pour leur engagement.
La Charte RSE intègre la lutte contre la discrimination et la promotion de l’égalité homme/femme parmi ses objectifs, avec une évaluation rigoureuse et un suivi, a expliqué le vice-président de la CGEM, annonçant qu’à présent, 124 entreprises à travers le Maroc s’engagent activement dans cette démarche, influençant positivement toute leur chaîne de valeur.
« Bien que le Maroc compte de nombreuses femmes ayant réussi, il reste des laissés pour compte, d’où l’importance d’une approche inclusive. La charte RSE vise à bénéficier aux femmes, que ce soit dans le secteur privé ou public, en engageant les PDG à revoir leurs organisations pour promouvoir la diversité des genres », a déclaré pour sa part la présidente de We4She, Lamia Merzouki.
« Nous cherchons également à sensibiliser le monde de l’entreprise à cette démarche. Dans une approche solidaire, nous mobilisons les collaborateurs de la charte pour soutenir les femmes des zones éloignées et les coopératives féminines, en leur fournissant à la fois des compétences techniques et transversales », a-t-elle dit.
Mme Merzouki a par ailleurs affirmé que l’objectif de We4she est de superviser la mise en œuvre de la charte RSE en collaboration avec la CGEM, précisant que ce réseau de dirigeants d’entreprises, en tant que club inclusif, s’engage à améliorer la représentativité des femmes dans le monde de l’entreprise tout en renforçant leur autonomisation.
De son côté, Asma Charki, membre de We4she, a souligné que la charte vise à renforcer la représentativité des femmes tant au sein des entreprises que dans les instances dirigeantes telles que les comités exécutifs et le top management, estimant que leur présence à ces niveaux est essentielle pour une gouvernance équilibrée et efficace.
Elle a en outre mis en avant la nécessité d’assurer l’égalité salariale qui implique non seulement la collecte de données auprès des entreprises pour évaluer la situation actuelle, mais également la sensibilisation des entreprises à cette cause, notant que la mise en place de mécanismes de suivi de l’évolution des femmes reste un défi pour de nombreuses petites et très petites entreprises.
Cette rencontre a été marquée par la signature d’une convention de partenariat entre We4she et Al Barid Bank, paraphée par Mme Merzouki, et la responsable RSE de Al Barid Bank, Leila Mestassi, dans le but d’accompagner la mise en œuvre de la politique RSE de la banque.
La charte pour la diversité du genre du réseau We4She constitue un outil de mobilisation des dirigeants à travers des engagements volontaires en faveur de la diversité et un plan d’action adapté aux enjeux et aux ressources de l’entreprise.
LR/MAP