Le 16 janvier 2016, alors qu’elle était dans le restaurant de l’hôtel Splendid à Ouagadougou, au Burkina Faso, plusieurs hommes armés sont entrés dans l’établissement et ont tiré sur des innocents. Leila Alaoui meurt en succombant à ses blessures, alors qu’elle était envoyée sur place pour un projet de documentaire d’Amnesty International sur les violences faites aux femmes en Afrique de l’Ouest. L’attentat, revendiqué peu après par le groupe terroriste Al-Qaïda, a fait une dizaine de morts.
Ainsi, du 18 janvier au 30 avril 2017, un hommage a lieu au Musée des Beaux-Arts de Montréal, pour mettre en avant l’œuvre de feue Leila Alaoui, portant sur les jeunes Marocains dont le rêve est d’aller en Europe, quitte à traverser illégalement la Méditerranéenne.
Les œuvres de la défunte, photographe et vidéaste franco-marocaine de 33 ans, seront donc exposées à l’initiative de la Fondation Leila Alaoui et du Musée des Beaux-Arts canadien. Il s’agit d’une exposition de 24 photos nommée «No passara» (Tu ne passeras pas), commandée par l’Union Européenne en 2008 et qui se réfère au slogan antifasciste espagnol «No passaran» (Ils ne passeront pas).
Le reportage-photo, réalisé par la talentueuse Leila Alaoui, se doit d’être connu de tous. En plus de son professionnalisme, il y a ses qualités humaines et ses efforts pour comprendre les jeunes Marocains oubliés. Elle ne prenait pas que des photos. Elle était aussi sur le terrain avec les jeunes, tentait de gagner leur confiance, empruntait les pateras aux côtés des Harraga (migrants clandestins) et essayait de capter leurs émotions, afin de les transmettre et d’y sensibiliser.
Isma