Les économies marocaine et suisse disposent de toutes les conditions nécessaires à leur rapprochement, a affirmé le président de la Confédération suisse, Guy Parmelin.
“Le Maroc est un des partenaires commerciaux les plus importants pour la Suisse sur le continent africain, régulièrement dans le top 3 ces dernières années”, a dit M. Parmelin dans un éditorial dans le quotidien “l’Economiste”, à l’occasion du Centenaire de la présence diplomatique suisse au Maroc, faisant savoir que les échanges entre les deux pays sont dynamiques, riches et variés et ont déjà dépassé avant la pandémie la valeur de 600 millions de francs suisses.
“Une fois la reprise amorcée, je n’ai aucun doute que cette dynamique se poursuive”, a-t-il affirmé, ajoutant que “les conditions institutionnelles sont réunies” pour accompagner cette reprise.
“Notre relation économique va au-delà des accords signés… Nous comptons au Maroc- centre d’affaires en plein essor- plusieurs entreprises et multinationales suisses. Ensemble, elles y génèrent près de 10.000 emplois et sont réunies autour de la dynamique Chambre de Commerce Suisse au Maroc”, a noté M. Parmelin.
Ces entreprises, a-t-il poursuivi, soulignent régulièrement le dynamisme et la taille du marché local, la stabilité politique du pays, les infrastructures de très bonne qualité, la main d’œuvre bien formée, la francophonie et les conditions préférentielles offertes aux entreprises dans le cadre de politiques d’encouragement porteuses. “Le parallèle avec les conditions offertes par la Suisse, et qui font son succès, ne m’échappe évidemment pas”, a-t-il ajouté.
M. Parmelin a, en outre, noté que ce contexte favorable donne aux relations maroco-suisses un réel potentiel de développement, mettant en exergue le rôle stratégique du Royaume vis-à-vis de l’Afrique, grâce notamment au port de Tanger Med.
“La position de relais du Maroc, au nord de l’Afrique et au sud de l’Europe, est en effet encore plus stratégique pour le raccourcissement des chaînes de valeur, à l’heure où la vulnérabilité des entreprises face aux chocs externes et le besoin de réduire l’empreinte carbone de nos biens de consommation ne sont plus à démontrer”, a-t-il souligné relevant que ce contexte offre une opportunité pour la Suisse et le Maroc pour travailler ensemble comme partenaires pour l’Afrique.
Et de poursuivre: “Tous deux y sont déjà très présents et actifs au travers de nombreuses coopérations. Or, c’est précisément ce rôle clé de pont entre les marchés porteurs d’Afrique de l’Ouest et d’Europe que les entreprises suisses évoquent lorsqu’elles parlent de la nécessité de s’implanter au Maroc”.
Ces dernières, a-t-il indiqué, s’emploient d’ores et déjà à mettre leur savoir-faire et leur capacité d’innovation internationalement reconnue au profit des opportunités que le Maroc offre sur le continent africain, insistant sur la nécessité de coopérer encore plus concrètement à cette échelle.
Par ailleurs, M. Parmelin a rappelé que l’éducation et les nouvelles technologies font partie des priorités de la Suisse au Maroc selon la stratégie 2021-2024 pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient du Conseil fédéral, soulignant que les deux pays considèrent qu’il est crucial de soutenir le développement d’un système local de haute qualité tant pour la formation professionnelle que pour l’éducation afin non seulement d’offrir des perspectives à la jeunesse, mais aussi de diversifier leur économie.
Il a, également, souligné que le Maroc et la Suisse misent sur les énergies renouvelables pour lutter contre le réchauffement climatique, affirmant, dans ce cadre, qu’”un pays comme le Maroc est à la pointe de la transition énergétique”.
En matière de nouvelles technologies et d’innovation pour le développement durable, une autre des priorités de la Suisse au Maroc, M. Parmelin a annoncé “le démarrage prochain d’un projet, dans le cadre de l’accord de Paris, qui permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre au Maroc, grâce à une technologie novatrice de transformation de la biomasse”.
Evoquant le Nouveau Modèle de Développement, M. Parmelin a indiqué que ce plan stratégique et ambitieux pour l’horizon 2035 aiguillera la montée en puissance du Maroc dans ces différents domaines. “Il est porteur d’opportunités de collaboration en matière d’éducation, de numérisation, de nouvelles technologies, d’économie, de finance et de développement durable où nos expériences et nos savoir-faire sont complémentaires”, a-t-il dit à ce propos.
Et de conclure: “Pour les 100 prochaines, le Maroc et la Suisse ont tout à gagner d’une coopération renforcée. Ensemble, nous sommes plus forts car interdépendants et complémentaires. Ensemble, donnons un socle plus large à nos relations politiques, économiques, scientifiques et commerciales pour qu’elles se développent, se diversifient et se renforcent”.
LR/MAP