Les employés des pompes funèbres municipales de Madrid ont organisé une grève de 24 heures dimanche pour exiger plus de personnel afin de faire face à l’augmentation prévue du nombre de décès dus à la pandémie de coronavirus qui connaît une deuxième vague.
Des dizaines d’employés des pompes funèbres se sont rassemblés à l’entrée du cimetière de Carabanchel, dans le sud de Madrid, en ce dimanche de la Toussaint où les familles se rendent traditionnellement sur les tombes de leurs proches et ont appelé le maire de Madrid José Luis Martinez-Almeida à démissionner
Le funérarium municipal a besoin d’au moins “15 à 20” personnes supplémentaires pour faire face à l’augmentation du nombre de décès dus à la maladie de Covid-19 et éviter “l’improvisation” qui a prévalu lors de la première vague de, a déclaré Manuel Carmona, un responsable syndical.
Au plus fort de la première vague de la pandémie, fin mars et avril, il fallait attendre cinq à six jours pour un enterrement et les crémations avaient dû être effectuées dans des villes situées à des centaines de kilomètres, faute de moyens. La patinoire de Madrid avait dû être utilisée comme une morgue de fortune pour les victimes du coronavirus, a rappelé M. Carmona.
“Nous ne voulons pas être complices de cette irresponsabilité”, a-t-il ajouté.
Le funérarium de Madrid gère 14 cimetières, dont celui de Carabanchel, l’un des plus grands, ainsi que deux morgues et deux crématoriums. Il emploie 478 personnes, qui avaient déjà fait grève 24 heures en septembre, autour des mêmes préoccupations.
Malgré les nombreuses restrictions imposées en Espagne depuis juillet, les infections se sont multipliées. Vendredi, le ministère de la Santé a fait état de 25.595 nouveaux cas confirmés, le chiffre le plus élevé depuis le début de la deuxième vague de la pandémie.
La capacité d’accueil des cimetières de Madrid pour la Toussaint a été réduite cette année de moitié en raison de la pandémie et les groupes de visiteurs ont été limités à six au maximum.
Pour faire respecter les règles, la mairie a déclaré qu’elle allait déployer jusqu’à 300 policiers municipaux et deux drones.
Des affiches à l’entrée du cimetière de Carabanchel invitaient les gens à écourter leur visite et à apporter leur propre eau pour les fleurs afin d’éviter de toucher les fontaines. Mais à l’intérieur, on pouvait voir plusieurs groupes de plus de six personnes rassemblées autour des tombes. Certaines personnes ont apporté des chaises pliantes pour s’asseoir.
Les autorités locales ont également exhorté les gens à répartir leurs visites sur tout le week-end pour éviter les grandes foules dimanche. “Si je ne venais pas aujourd’hui, j’aurais l’impression de l’abandonner, comme si je l’avais oublié”, a déclaré Irene Morales, 73 ans, qui se rendait sur la tombe de son mari décédé il y a cinq ans.
( Avec AFP )