Bank Al-Maghrib privilégierait le soutien de la reprise de la croissance en 2022, et ce en dépit des pressions inflationnistes, estime Attijari Global Research (AGR).
« En dépit des pressions inflationnistes palpables au Maroc, Bank Al-Maghrib semble toujours privilégier le soutien de la reprise de la croissance en 2022. Celle-ci est toujours fragilisée par les répercussions de la crise sanitaire, le contexte international défavorable et les perspectives d’une campagne agricole historiquement faible, attendue à seulement 25 MQx en 2022 après une année record de 103 MQx en 2021 », précise AGR dans son dernier document « Research report fixed income ».
Ainsi, Bank Al-Maghrib, en marge de sa 1ère réunion de politique monétaire en 2022, a revu à la baisse ses perspectives de croissance pour 2022 à 0,7% contre 2,9% initialement et 7,3% en 2021, indique la même source.
AGR fait remarquer que la banque centrale a maintenu son Taux Directeur inchangé à 1,5%, « en ligne » avec ses anticipations.
« Cette décision intervient dans un contexte international critique marqué par le confit géopolitique avec la Russie, les perturbations des chaînes de production mondiales et leurs conséquences significatives sur les prix des matières premières », explique-t-on.
Dans ce contexte, l’accélération de l’inflation a conforté le revirement monétaire des grandes Banques Centrales. La Fed emboîte le pas à la BOE en confirmant le durcissement de sa politique monétaire le 17 mars à travers le relèvement d’un quart de point de ses Taux directeurs.
Par ailleurs, le système bancaire continue à financer l’économie à un coût relativement favorable, en atteste l’évolution des taux de refinancement du Trésor, des entreprises privées et des ménages qui demeurent à des niveaux bas depuis 2019, fait savoir AGR.
En raison de la hausse naturelle de la prime de risque, les taux débiteurs n’intègrent que partiellement la baisse du Taux Directeur de 75 PBS en 2020, relève AGR, notant que la banque centrale s’attend à une évolution modérée des crédits bancaires de 4,1% sur la période 2022-2023 et ce, face à la hausse des créances en souffrance du secteur bancaire conjuguée à un effet de base moins favorable.
Celui-ci tient compte de l’arrêt de certains programmes de relance mis en place pour soutenir les ménages et les entreprises face aux conséquences de la crise sanitaire.
La progression attendue de la monnaie fiduciaire devrait creuser davantage le déficit de liquidité bancaire à près de 75 milliards de dirhams (MMDH) en 2022 et plus de 88 MMDH en 2023. Ces niveaux demeurent inférieurs à ceux observés durant le T3-20 à plus de 100 MMDH.
À l’origine, la hausse des réserves de change qui devraient atteindre de nouveaux records en 2022 et 2023 à plus de 340 MMDH.
« L’institut d’émission serait capable de satisfaire la totalité de ce besoin bancaire à travers ses opérations principales et à LT », indique AGR, ajoutant que « l’interventionnisme accru de BAM maintiendrait les taux interbancaires en ligne avec le taux directeur ».
LR/MAP