L’écrivain, traducteur et poète, Abdellatif Laâbi, vient de confier ses archives personnelles à l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC) en France. Le fonds comprend l’ensemble de ses œuvres manuscrites et de ses livres publiés, ainsi que ses traductions d’auteurs arabes en français. Il contient aussi sa correspondance, notamment ses lettres de prison destinées à son épouse, Jocelyne, aux membres de sa famille et à ses amis.
Abdellatif Laâbi cède également ses archives de l’époque de la revue Souffles, du procès de Casablanca, en 1973, des années de prison, diverses créations inspirées de ses écrits, des projets culturels et politiques dans lesquels il s’est impliqué depuis les années quatre-vingt jusqu’à nos jours. L’auteur justifie cette décision de céder ses fonds à un institut français et non marocain par des années de combat pour la création d’un Institut de la mémoire culturelle contemporaine au Maroc. Tout sera donc conservé en France, tant que le Maroc n’est pas doté d’un tel institut. D’ailleurs, le contrat qui lie l’écrivain à l’IMEC en France stipule: «Au cas où une institution ayant la même vocation que ce dernier, offrant les mêmes garanties liées à la sauvegarde et à la protection des documents, serait créée au Maroc, ces archives pourraient y être transférées, partiellement ou entièrement. Une pareille décision relèverait alors des ayants droit de l’auteur».