Les Sahraouis sont conscients que la “voie du polisario est épuisée et ne mènera à rien”, a déclaré le président du Conseil de la région de Dakhla-Oued Eddahab, Khattat Yanja.
“Le front polisario représente une minorité. La population sahraouie est consciente que la voie du polisario est épuisée et ne mènera à rien”, a souligné M. Khattat dans un entretien accordé au think tank colombien CPLATAM, spécialisé en analyses politiques et stratégiques en Amérique latine.
Qualifiant de “catastrophique” la gestion de la direction du polisario, M.Khattat a notamment fustigé la violation par les séparatistes des droits de l’Homme dans les camps de Tindouf où, a-t-il dit, les possibilités d’épanouissement des jeunes sont absentes.
“Les dirigeants du polisario ont exploité la situation à leur profit. Ils ont détourné l’aide internationale destinée à la population vivant dans les camps de Tindouf dans des conditions difficiles”, a-t-il encore dénoncé.
La politique des séparatistes a mené vers “la destruction et le déracinement des Sahraouis”, a-t-il encore noté, ajoutant que “nous ne pouvons être indifférents au sort de la population qui se trouve dans les camps de Tindouf”.
Leur salut est tributaire de leur capacité à regagner leur pays, le Maroc, a poursuivi l’ancien cadre du polisario qui a regagné la mère patrie en 1992, rappelant à cet égard que des dizaines de milliers de Sahraouis ont réintégré leur patrie où ils “vivent librement dans des conditions normales et disposent de la liberté de mouvement”, contrairement aux séquestrés de Tindouf qui ont besoin d’une autorisation pour quitter les camps.
Les habitants des provinces du Sud du Royaume “participent activement à la vie politique, économique et sociale de leur pays. Ils sont des citoyens libres”, a-t-il souligné, se disant convaincu que tous les Sahraouis n’ayant pas de liens avec les hautes sphères de la direction des séparatistes opteraient pour le Maroc pour y vivre dignement si l’occasion se présentait.
Le président du Conseil de la région de Dakhla-Oued Eddahab a également fait remarquer que le “polisario n’est pas maître de ses décisions. C’est l’Algérie qui décide dans les camps de Tindouf”, précisant que les dirigeants séparatistes “ont des intérêts avec l’Algérie et vivent de ce conflit”.
“Ils ont intérêt à ce que le conflit perdure parce qu’ils sont en connivence avec l’Algérie”, a encore dénoncé M. Khattat, qualifiant de “parfaite” la proposition d’autonomie marocaine pour résoudre le problème du Sahara.
“L’autonomie pour le Sahara que propose le Maroc nous permettra de gérer nos affaires avec toutes les garanties et de disposer des institutions nécessaires”, a-t-il encore déclaré, avant de s’arrêter sur le climat de liberté et de sécurité qui règne dans les Provinces du Sud du Royaume.
“Le Maroc est un pays stable et sûr. Les conditions de sécurité sont garanties au Sahara. Notre région est sûre pour le tourisme et les investissements. Le Sahara est une région très sûre”, s’est félicité l’édile sahraoui.
“La réalité de ce côté du mur de défense est complètement différente. De l’autre côté du mur se trouvent tous les problèmes que vous pouvez imaginer : vente d’armes, de drogue, des mouvements radicaux comme Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), entre autres”, a-t-il poursuivi en s’adressant à la directrice de CPLATAM, Clara Riveros qui a réalisé cette interview en marge de la 5e édition du Forum Crans Montana, tenue du 14 au 17 mars à Dakhla.
M. Khattat a, dans ce contexte, mis en avant l’essor de développement que connaissent les Provinces du Sud grâce aux investissements réalisés dans cette partie du Royaume.
“L’investissement génère des emplois directs et indirects et les conditions favorables en termes d’investissement dans la région profitent à la population sahraouie”, a-t-il indiqué, soulignant l’importance des secteurs de la pêche et l’agriculture dans le développement de la région de Dakhla-Oued Eddahab.
Les tarifs préférentiels accordés aux produits du Sahara marocain par l’accord agricole liant le Maroc et l’Union européenne (UE) profitent au développement des provinces du Sud, a ajouté M. Khattat pour qui la consolidation de la coopération entre le Royaume et l’UE “aura des retombées certaines sur les conditions de vie de la population locale et du développement de la région”.
Il a également souligné que les Sahraouis bénéficient des ressources du Sahara, ajoutant que les conditions favorables en termes d’investissement dans la région profitent à la population des Provinces du Sud du Royaume.
Deux milliards de dollars ont été investis rien que dans la région de Dakhla au cours des six dernières années, a précisé à ce sujet M. Khattat.
Avec MAP