Cette année, la rentrée politique et sociale s’annonce chaude. La hausse inquiétante des prix de certains produits alimentaires est pointée du doigt.
«Certaines augmentations de prix sont souvent exagérées et ne sont pas justifiées», crient des syndicalistes qui commencent déjà à hausser le ton. «Ce trend haussier risque de s’aggraver davantage dans les prochains mois et menace la paix sociale. Il est clair que cela va se répercuter négativement sur le vécu des citoyens aux revenus faibles», ont-ils lancé, non sans colère. C’est dire que, à entendre ces voix syndicales, la rentrée sociale s’annonce laborieuse pour le gouvernement de Bekirane.
Ce dernier, qui cherche toujours une nouvelle configuration de son équipe, entretient des relations conflictuelles avec les centrales syndicales. L’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), dirigée par l’Istiqlalien Hamid Chabat, la Fédération démocratique du travail (FDT) et la Confédération démocratique du travail (CDT), pour ne citer que ces trois centrales syndicales, sont clairement déterminées à monter au créneau pour cette nouvelle rentrée.
Abdelkader Zayer, secrétaire général adjoint de la CDT déclare au Reporter que «le pays est dans une situation très difficile, que ce soit sur le plan économique ou social». Le 2ème homme de la Confédération, qui prévoit déjà une rentrée très chaude, ajoute que «ce qui aggrave encore les choses, c’est que le dialogue social est lui aussi en panne, surtout depuis l’arrivée du gouvernement Benkirane».
«La situation est très critique. Beaucoup reste à faire sur le plan social. Il y a plusieurs dossiers qui devaient être réglés. Mais, malheureusement, ce gouvernement n’a rien fait pour améliorer les choses. Dès le début, l’Exécutif n’a pas engagé un dialogue sérieux avec l’ensemble des partenaires sociaux. Résultat: aucun dossier n’a été réglé», tient à préciser, Abdelkader Zayer, qui considère que «le dialogue social n’a jamais atteint un tel point de blocage entre le gouvernement et les centrales et ce, depuis plusieurs années».
Une chose est certaine. Pour les sources syndicales approchées par Le Reporter, la rentrée est marquée par le «front commun» sur plusieurs questions, notamment celles qui concernent la hausse des prix, l’emploi, les salaires, les inégalités… Pratiquement, tous les syndicats ont déjà placé cette rentrée sous le signe de l’opposition au gouvernement de Benkirane, avec surtout la réclamation d’augmentation des salaires, a-t-on souligné.