L’Espagne et l’Europe sont appelées à se départir de leur ambiguïté, du double standard en matière des droits de l’homme et des incohérences dans leurs rapports avec le Maroc, un pays ami et allié, a affirmé le journal italien La Repubblica, qui pointe « une légèreté » de Madrid au détriment de son alliance avec le Royaume.
« Que l’on cesse de jouer la carte de l’ambiguïté et du double standard, qui, avec cette dernière manœuvre (d’accueillir le chef du polisario, NDLR) était flagrante et aussi gênante pour toute l’Europe », fait observer La Repubblica dans un article publié dans sa rubrique Esteri.
« On est alors en droit de se demander à quoi joue l’Espagne, étant donné que le Maroc est un véritable ami et allié, et au regard des nombreux projets qui lient les deux pays, y compris dans le domaine de la migration », fait observer le média italien qui met en avant les efforts du Maroc dans le domaine de la gestion migratoire.
Le quotidien italien souligne que « cette véritable crise diplomatique entre les deux pays (…) est due à l’ambiguïté et au double standard sur la question des droits de l’homme», rappelant que « le chef des séparatistes du polisario, poursuivi en Espagne pour crimes odieux et graves violations des droits de l’homme, a été accueilli avec un passeport diplomatique algérien et une fausse identité début avril pour être hospitalisé et soigné à l’hôpital espagnol de Logroño ».
Le journal pointe du doigt « une légèreté espagnole sacrifiant une relation d’alliance et de partenariat entre les deux pays ».
Après avoir relevé l’importance que revêt la question de l’intégrité territoriale en tant que « cause centrale et nationale pour tout le Royaume », La Repubblica fait observer qu’ « il semble de plus en plus évident que le statu quo, entretenu par l’Europe et par des pays comme l’Espagne qui connaissent et détiennent des archives précises sur l’histoire des anciennes colonies, est devenu l’alibi parfait pour entretenir l’instabilité de la région, rendre les pays plus faibles et exercer davantage du chantage sur eux ».
«Puisqu’un chef séparatiste, de surcroit poursuivi pour crimes de guerre, est accueilli en Europe, pourquoi dès lors des milliers d’Africains, qui fuient la pauvreté, la famine et les guerres, n’ont-ils pas droit à un tel permis humanitaire? » s’interroge le média Italien.
LR/MAP