Alors que Madrid était en passe de suspendre l’autonomie de la Catalogne, les dirigeants européens, Macron et Merkel en tête, ont rappelé leur soutien à Mariano Rajoy et appelé au dialogue et à l’unité.
Une fois de plus, les Européens ont été obligés d’en parler. Et une fois de plus, ils ont fait le service minimum. Quelques heures seulement avant l’arrivée des 27 dirigeants de l’Union européenne à Bruxelles (Belgique), la Catalogne s’enfonçait davantage dans la crise. Cette fois, le choc paraît sans échappatoire. Madrid s’apprêtait à suspendre l’autonomie de la Catalogne, après la menace du président catalan de déclarer l’indépendance, si la «répression» continuait. Ce droit de décider de la Catalogne n’a pas bénéficié d’un contexte européen favorable, que ce soit par crainte des problèmes nouveaux que cela pourrait créer pour la gouvernance de l’UE, ou par refus de plusieurs Etats membres de créer un précédent dangereux pour leur propre intégrité. Ces mêmes préoccupations internes expliquent que l’indépendance du Kosovo ne soit à ce jour reconnue ni par l’Espagne, ni par la Roumanie, la Slovaquie, Malte et Chypre.
Dans un pas de deux, bien calibré, Angela Merkel et Emmanuel Macron lui rappellent leur soutien total. «Nous espérons que des solutions pourront être trouvées sur la base de la Constitution espagnole», déclare la chancelière, quand le président français se contente de lancer «un message d’unité des Européens autour de l’Espagne».
Poutine, de son côté, estime que tout a commencé avec la guerre contre la Serbie pour le Kosovo et il reproche aux Européens un deux poids deux mesures sur l’indépendance des peuples.
Patrice Zehr