Suite aux nombreuses «affaires» de libertés individuelles qui ont mobilisé l’opinion publique, le gouvernement se veut vigilant et ferme face à d’éventuelles dérives…
Lors du dernier Conseil de gouvernement (2 juillet 2015), le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, dont les propos ont été rapportés par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement lors d’un point de presse auquel le Reporter a assisté, a dit haut et fort: «L’Etat tient à ne pas avoir de partenaire dans la lutte contre les infractions et les atteintes à la loi ou aux mœurs», faisant référence à l’affaire appelée communément «Affaire des jupettes» concernant deux filles d’Inezgane, dont les médias ont fait leur plat de résistance durant ce mois de Ramadan. Cette affaire a soulevé un tollé au sein de la société civile et suscité une mobilisation qui a attiré l’attention sur la nécessité pour le gouvernement d’intervenir pour protéger les libertés des Marocaines et des Marocains en empêchant que certains -comme cela est monnaie courante ailleurs- s’arrogent le droit de contrôler la rue, de juger le comportement des gens et de réglementer, sinon d’imposer le vestimentaire des citoyens, voire de l’afghaniser.
Ne pas se substituer à l’Etat
Refusant de céder aux provocations de ceux qui veulent faire la loi, la leur et celle de leurs éventuels commanditaires, Abdelilah Benkirane a affirmé: «Toute personne ayant un avis ou une plainte doit s’adresser aux autorités». Ce qui signifie, a tenu à préciser le chef de gouvernement: «Personne n’a le droit de se substituer à la justice». De De son côté, Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a souligné: «L’Etat est déterminé à sévir contre tous les dépassements, dérives et agressions de la part de Marocains contre leurs concitoyens au motif que ces derniers ne respectent pas les principes et les traditions en vigueur dans la société».
Benkirane a donc promis de ne pas caresser ces énergumènes et autres faux dévots dans le sens du poil, mais plutôt de sévir avec la fermeté qui démontre que le gouvernement est l’unique référence en matière de justice et d’application de la loi. Il a indiqué qu’il tenait à ne pas voir d’autres (des individus ou des groupes) se substituer à la justice, ce qui serait un feu vert à l’anarchie, au contrôle et l’appropriation de la rue par des personnes qui, demain, si les autorités compétentes les laissent faire, aspireront à partager le pouvoir avec elles.
Le gouvernement passe à l’acte
Ainsi, la mise au point du chef de gouvernement pour rétablir l’ordre public est venue à point nommé rappeler à bon entendeur qu’il n’est pas autorisé au citoyen de se substituer à la justice et aux autorités compétentes… Le gouvernement a bien fait de passer à l’acte.
Par ailleurs, le gouvernement et sa majorité ont, dans le cadre de leur bras de fer avec l’opposition, montré qu’ils respectent leurs engagements, s’agissant de la tenue effective des prochaines échéances électorales qui auront lieu comme promis et convenu. Le gouvernement vient d’en donner un avant-goût en ficelant l’arsenal juridique des élections avec, en tête, l’adoption des textes de lois organiques.
Mohammed Nafaa