Cela fait plus de six mois que le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen a lancé une offensive sur la capitale Tripoli, siège du Gouvernement d’Union Nationale (GNA) reconnu par l’Organisation des Nations Unies (ONU). Haftar est toujours bloqué aux portes de la capitale et le GNA de Fayez Sarraj ne parvient pas non plus à remporter les combats qui n’en finissent pas autour de Tripoli. Ces derniers se concentrent principalement au sud de la capitale libyenne.
En 180 jours d’affrontements, les lignes de front ont peu bougé, même si les combattants, d’un côté comme de l’autre, se sont tournés vers des armes plus sophistiquées. Ce à quoi il faut ajouter l’usage de moyens aériens, notamment de drones. Depuis plusieurs semaines, les deux camps procèdent systématiquement aux pilonnages des positions rivales, moyennant des drones turcs ou émiratis. Mais cela ne change pas la donne. Le conflit libyen a déjà fait plus de 1.000 morts et 2.000 blessés, forçant plus de 120.000 personnes à fuir la capitale et coûtant des milliards à la Libye. La communauté internationale qui a toujours appelé à une solution politique à la crise libyenne reste très divisée. Certains pays se sont directement impliqués à côté de l’un ou l’autre des belligérants, échouant ainsi à faire adopter une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies. Au cours de l’été 2019, l’envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, a proposé trois étapes pour une solution au conflit. Son plan repose sur un cessez-le-feu, l’organisation d’une conférence internationale qui normalement aura lieu à Berlin, puis d’une conférence inter libyenne qui devrait conduire à un gouvernement d’union nationale.
Pour le moment, personne sur le terrain ne semble vouloir faire taire les armes. Huit ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi et alors que les ressources pétrolières demeurent un enjeu vital pour la Lybie, le pays ne parvient toujours pas à constituer un système politique stable. Dans l’état actuel des choses, le chaos libyen risque de se prolonger, à moins que la population reprenne son destin en main pour rectifier la trajectoire de la révolution qui a eu raison en 2011, de Mouammar Kadhafi.
ML