Le premier ministre du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, Abdullah Al-Thinni, a affirmé le 26 mai avoir été victime d’une tentative d’assassinat à Tobrouk (est), nouvel épisode du chaos dans lequel la Libye n’en finit pas d’être plongée. «Dieu merci, nous en avons réchappé», a-t-il déclaré dans la soirée à la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya. Un de ses gardes du corps aurait été blessé.
L’incident s’est produit à l’issue d’une journée tourmentée autour du Parlement de Tobrouk, assemblée dont l’élection en juin 2014 avait été validée par la communauté internationale, mais que conteste un Parlement rival, le Congrès général national (CGN), basé à Tripoli. L’Assemblée de Tobrouk est soutenue par une coalition de libéraux, d’anti-islamistes et d’ex-kadhafistes. Pour sa part, le GNC de Tripoli, qui a formé son propre gouvernement, est dominé par une coalition où les islamistes exercent une influence significative à défaut d’être exclusive.
La Libye a sombré dans le chaos après la mort de Kadhafi et les milices y font la loi. Fajr Libya s’est emparée en 2014 de Tripoli, poussant le gouvernement reconnu par la communauté internationale, ainsi que le Parlement, à s’exiler dans l’est du pays. Un gouvernement rival sous l’influence de Fajr Libya s’est autoproclamé à Tripoli, travaillant avec le CGN.
Profitant de cette instabilité, l’EI a pris pied l’an dernier dans le pays et y contrôle notamment des zones dans la région de Syrte. Les Nations Unies supervisent des pourparlers, depuis mars 2015 au Maroc, entre les deux parlements rivaux en vue de former un gouvernement d’union.
Patrice Zehr