L’état-major de l’armée française s’interroge sur l’éventuel lancement d’une opération militaire dans le sud de la Libye, nouveau fief du terrorisme régional.
A quelques jours de sa passation des pouvoirs, le chef d’état-major des armées (CEMA), Édouard Guillaud, a fait part de sa crainte quant à la situation dans le sud de la Libye.
Devant les membres de l’Association des journalistes de défense, l’amiral a évoqué l’utilité «d’une opération internationale avec l’accord des autorités libyennes» dans cette région de l’Afrique, perçue comme le «nouveau centre de gravité du terrorisme». Et ce, trois ans après le lancement des opérations sous l’égide de l’ONU (dont l’opération Harmattan menée par la France) pour protéger les civils libyens des attaques du régime de Kadhafi.
Ce «scénario idéal» -une coalition internationale soutenue par les Libyens- relève du «rêve», pour le général Vincent Desportes, professeur de stratégie à Sciences Po et HEC. «Le besoin d’une intervention est avéré, mais son déclenchement, lui, est impensable». «Certes, politiquement, Paris est capable de s’engager, mais techniquement, c’est impossible», estime-t-il et ce, pour une seule et bonne raison: «La France est déjà au-delà de ses capacités d’engagement d’unités».
Patrice Zehr