L’implémentation de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine, qui vise l’augmentation du commerce intra-africain, qui ne dépasse pas 16% actuellement, devra être un catalyseur de la mise en place de nouvelles chaines de valeur, où les PME africaines ont toute leur place, a indiqué, mercredi à Casablanca, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj.
Intervenant lors d’un dialogue des Patronats du Continent Africain, initié par la CGEM, M. Alj a souligné la nécessité de “miser sur les complémentarités entre nos pays pour construire des chaines de valeur industrielles durables et intégrées”, annonçant que la CGEM, en partenariat avec la Banque Africaine de Développement, organisera début 2023, un forum de la PME africaine avec comme but de consolider l’intégration économique continentale.
Aussi, “nous avons un autre enjeu de taille qu’est l’éclosion d’un écosystème digital mature, permettant d’augmenter de 300 milliards de dollars le PIB continental à horizon 2025”, a-t-il poursuivi.
Le continent aura besoin de 230 millions d’emplois en 2030 dont des compétences digitales, alors que 70.000 professionnels quittent le continent chaque année recherchant ailleurs une meilleure qualité de vie, a-t-il fait remarquer, relevant qu’une politique d’attraction et de rétention de ces talents est primordiale, à travers la mise en place de conditions favorables à leur épanouissement.
En initiant ce dialogue, la CGEM avait notamment pour objectif d’instaurer une pratique d’échanges entre patronats africains, a noté M. Alj. “Une pratique, qui nous permettra aussi, de nous connaitre davantage les uns les autres, car c’est très important de créer des synergies entre nos organisations”, a-t-il soutenu.
Pour sa part, Abdou Diop, Président de la Commission Afrique de la CGEM, a fait savoir que cette rencontre qui se veut un espace d’échange ouvert et constructif ambitionne de jeter la lumière sur trois principaux axes, à savoir la relance économique africaine dans le contexte économique actuel marqué par de perpétuelles mutations, le rôle du secteur privé africain pour la réussite de la mise en œuvre de la ZLECAF, ainsi que la construction de chaines de valeurs industrielles complémentaires en Afrique.
M. Diop a souligné ainsi la nécessité de travailler sur la complémentarité des chaines de valeur mondiales pour permettre le développement industriel du continent, devenu plus que jamais conscient de l’importance de la sécurité alimentaire et de la souveraineté industrielle.
Cette rencontre a constitué, par ailleurs, l’occasion à plus de 20 patronats du continent présents de discuter des défis économiques régionaux et mondiaux actuels, de leurs répercussions sur les économies africaines, ainsi que du rôle du secteur privé pour transformer ces challenges en opportunités afin d’accélérer la croissance de l’Afrique.
Ainsi, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Gambie, Edrissa Mass Jobe, a mis en exergue la complémentarité qui existe entre les pays africains tant sur le plan économique que culturel, notant que le Maroc se démarque dans le continent par son savoir-faire et ses connaissances techniques pour ce qui est des affaires et dont le continent a besoin.
L’Afrique qui concentre la plupart des ressources mondiales doit saisir les opportunités qui s’offrent à elle pour garantir une croissance inclusive et durable, a-t-il ajouté.
LR/MAP