L’ouvrage “Livre blanc sur le Sahara marocain”, publié par l’Institut royal des études stratégiques (IRES), retrace les origines du différend artificiel autour du Sahara marocain et rappelle les fondements de la souveraineté du Maroc sur ses Provinces du Sud.
Disponible en langues arabe, française, anglaise et espagnole sur le site de l’IRES, le livre, illustré de cartes, graphiques et statistiques, revient sur les grandes étapes historiques de ce conflit, présente la situation actuelle des populations de la région et met en exergue les progrès réalisés en matière de développement grâce aux efforts entrepris par le Maroc, qui contrastent singulièrement avec les conditions de vie précaires dans les camps de Tindouf, sous la responsabilité de l’Algérie.
Le livre comprend quatre parties. La première, intitulée “Le démantèlement colonial de l’Empire chérifien au 19ème et au 20ème siècle”, révèle la reconnaissance par les puissances coloniales, sous différentes formes, de la souveraineté de l’Empire Chérifien sur le Sahara.
Il explique que le fait de “réduire la différenciation ethnique entre les populations du Sahara et le reste de la population marocaine à l’utilisation du hassanya au lieu des dialectes berbères ou de la darija, au contraste entre un mode de vie nomade et un autre sédentaire… revient à ignorer l’identité plurielle du Maroc, sauvegardée tout au long de son histoire, consacrée dans sa Constitution et ses coutumes. L’identité marocaine actuelle a un caractère inclusif, englobant des populations très différentes les unes des autres, arabes, amazighs, musulmans, juifs…”, relèvent-on.
Quant à la deuxième partie, elle évoque un nombre de discours royaux ayant affirmé la vision royale en faveur du développement de cette région, à travers la primauté accordée au développement décentralisé et la régionalisation avancée au service du développement des Provinces du Sud.
Elle présente, en ce sens, en chiffres la forte dynamique de développement économique dans les provinces du Sud, relevant qu’au cours de la période 2013-2019, leur taux de croissance moyen annuel a été de près de 6%, dépassant de loin le taux national (3,3%).
Dans la même lignée, l’ouvrage indique que les provinces du Sud sont en train de passer une économie compétitive, axée sur un environnement favorable à l’investissement privé producteur de richesses et d’emplois, alors que pour la période 1975 – 2015, cet investissement était essentiellement composé de petites et moyennes entreprises de pêche, d’hôtellerie et de tourisme.
Depuis le lancement du Programme 2016-2025, plusieurs acteurs privés d’envergure se sont engagés à investir globalement 6 milliards de dirhams (600 millions de dollars) dans une soixantaine de projets, précise-t-on.
S’agissant des investissements étrangers, des opérateurs en provenance d’une trentaine de pays étaient présents dans les provinces du Sud à fin 2020, dont notamment des banques internationales, selon l’ouvrage.
Pour ce qui est de la troisième partie, elle aborde “la situation dans les camps de Tindouf sous le joug du polisario, mais en réalité de l’Algérie”, expliquant que ces camps sont une zone de non-droit sur le territoire algérien.
“Le nombre exact des habitants de ces camps est inconnu, étant donné que les Nations Unies n’ont jamais été en mesure d’y effectuer un recensement, à cause du refus de l’Algérie. Il en est résulté des estimations contradictoires”, ajoute-t-on.
Le livre relève que ces camps abritent également des délinquants en fuite, des Sahraouis algériens et des citoyens subsahariens, dont le nombre varie selon les circonstances, faisant observer que ces derniers sont amenés dans les camps pour grossir le nombre d’habitants aux fins de l’obtention de l’aide humanitaire ou servir les visées politiques de l’Algérie contre le Maroc.
“D’autres personnes résident à l’étranger mais maintiennent leurs “domiciles” dans les camps où elles ne viennent qu’à certaines périodes. Il s’agit notamment de cadres et de représentants du Polisario”, lit-on dans l’ouvrage.
Dans leur écrasante majorité, poursuit le livre, les habitants des camps de Tindouf demeurent fortement dépendants de l’aide humanitaire internationale et vivent dans des conditions très difficiles, qui contrastent singulièrement avec la qualité de vie des Sahraouis marocains dans les provinces du Sud du Maroc, ajoutant que toutes les mesures ont été mises en œuvre pour isoler les populations des camps de Tindouf et les empêcher de circuler librement ou de fuir.
Le livre pointe également du doigt le renvoi de la question des droits et de la démocratie aux calendes grecques dans les camps de Tindouf, le déni des droits des enfants et des femmes, la persistance de l’esclavage ainsi que le refus catégorique et la répression de toute opposition.
Il souligne, dans cette perspective, les divisions au sein du polisario et le mythe de la représentativité, estimant que le front Polisario constitue un facteur de déstabilisation de l’espace sahélo-saharien et a réorienté ses actions de la défense supposée “des droits du peuple sahraoui” vers une activité de milice de mercenaires et de force de déstabilisation de cet espace.
Intitulée “L’Algérie : partie prenante au conflit du Sahara”, la quatrième partie affirme que l’Algérie instrumentalise ce conflit avec comme objectif derrière la création d’une république fictive d’avoir un Etat satellite, fondé sur la violence, servant à agrandir indirectement le territoire et à étendre la “puissance” de l’Algérie, au détriment du Maroc, pour l’affaiblir, notamment, en le coupant de ses racines africaines.
L’ouvrage ne manque pas d’exposer l’obstination de l’Algérie à entretenir le conflit du Sahara au détriment du développement du Maghreb et sa déclinaison systématique de la main tendue du Maroc, soulignant que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a, à plusieurs reprises, manifesté Sa volonté d’œuvrer avec l’Algérie pour de meilleures relations et la construction maghrébine, notamment “l’engagement à œuvrer main dans la main avec nos frères en Algérie, dans un total respect des institutions nationales de leur pays”, et la volonté réitérée de main tendue exprimée par le Souverain lors du discours du Trône du 30 juillet 2022, malgré la rupture unilatérale des relations avec le Maroc.
LR/MAP