Près de treize ans après le 11 Septembre et la réplique américaine par l’invasion de l’Afghanistan, le terrorisme international ne semble pas avoir subi le coup fatal que l’on croyait pourvoir lui porter. D’après le média américain Rand Corporation, l’on dénombrait en 2007 vingt-huit formations salafistes-jihadistes comme Al-Qaïda. En 2013, le chiffre double pratiquement pour atteindre 49 groupes du même type.
Dans le même temps, le nombre d’attaques par an a pratiquement été multiplié par dix (d’une centaine à près de 950). En moins de dix ans, le simple budget militaire américain a pourtant été augmenté de 400 à 600 milliards de dollars. Des résultats qui sonnent comme un désaveu pour l’administration Bush et la sphère néo-conservatrice, bien que l’ère Obama ait aussi connu son lot d’échecs, comme en témoigne l’actuelle désintégration de l’Etat libyen et de l’Irak. Hier, Al-Qaïda a su tirer profit des pouvoirs en déliquescence en Somalie, au Yémen ou en Afghanistan. Ce qui est radicalement différent dans le contexte actuel tient au fait que les Etats concernés ont une importance stratégique dans leur contexte régional, qu’il s’agisse de la Syrie, de l’Irak ou du Pakistan. L’impact stratégique est important pour l’Occident, mais il l’est tout autant, sinon plus, pour la stabilité de ces régions.