Comparaison avec le régime nazi, accusation de russophobie, la tension entre le Royaume-Uni et Moscou ne faiblit pas. L’affaire de l’empoisonnement d’un ex-espion russe sur le sol britannique semble avoir ramené les relations entre Londres et Moscou au temps de la Guerre froide.
Mardi, une nouvelle étape a été franchie, quand le chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson, a trouvé «juste» de comparer la Coupe du monde de football en Russie avec les Jeux Olympiques de Berlin en 1936, sous Hitler.
«Franchement, c’est à vomir de penser à Poutine en train de se glorifier lors de cet événement sportif», a-t-il ajouté, en réponse à un parlementaire qui estimait que le président russe, Vladimir Poutine, allait utiliser la Coupe du monde «comme Hitler a utilisé les Jeux Olympiques de 1936». «De tels parallèles (…) sont inadmissibles et indignes d’un chef de la diplomatie d’un Etat européen», s’est aussitôt étranglé la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, sur Facebook. «Il s’agit d’une déclaration complètement dégoûtante. Elle ne convient pas à un ministre des Affaires étrangères, quel que soit le pays. Elle est insultante et inacceptable», a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Theresa May va à présent tenter de convaincre ses partenaires européens de condamner la Russie. Elle devra surmonter les réticences de certains Etats européens alliés de la Russie, la Grèce et la Hongrie notamment qui ont bloqué l’adoption d’un texte des ministres européens des Affaires étrangères qui aurait directement imputé la responsabilité de l’attaque à la Russie.
Patrice Zehr