Le peintre, sculpteur et romancier, Mahi Binebine, expose, jusqu’au 27 août à Rabat, ses œuvres monumentales, dans le cadre d’une exposition placée sous le signe «Mémoire en mouvements». Cette exposition, dont le vernissage a eu lieu à la Galerie «Abla Ababou», met en exergue des toiles et des sculptures représentant des silhouettes en partance, des corps recroquevillés sur eux-mêmes, des échines courbées, des hommes piétinés… Les œuvres de Mahi Binebine dénoncent avant tout l’arbitraire, l’enfermement et l’absence de liberté. Autant de tragédies humaines qui ont fait la signature de l’artiste. Un univers sombre, pétri dans la matière qu’adoucissent des couleurs lumineuses si chères au peintre.
«Les œuvres parlent. Ce sont des personnages qui racontent une certaine époque difficile», confie un Mahi Binebine qui revient sur sa conception de l’art, y voyant une manière de «rendre le monde plus supportable et donner un sens à tout ce qui nous entoure, du moins en ce qui me concerne». «Ce moyen d’expression me donne l’impression d’exister pour quelque chose. Notre passage sur terre me paraît alors moins absurde». Pour ce qui est de sa démarche, il évoque «une constance entre littérature et peinture… Cette démarche est le propre de bien des artistes du Sud qui se sentent investis d’une mission de redresser le tort».
HD