Trente-cinq morts, des maisons incendiées, des animaux abattus… Une attaque a ravagé le village dogon de Sobane Da, dans le centre du Mali, dimanche 9 juin. Selon différents témoignages, plusieurs dizaines d’assaillants à moto ont encerclé cette localité en fin de journée et l’ont incendiée.
Equipés d’armes de guerre, ils ont tiré sur les villageois et abattu ou emporté le bétail. L’attaque n’a pas été revendiquée, mais les autorités l’ont attribuée à des «terroristes».
Depuis le début de l’année, des tueries sans précédent ont lieu dans cette zone centrale du Mali. Après Koulogon le 1er janvier (37 morts sur place et 2 dans les jours suivants) et Ogossagou le 23 mars (au moins 157 morts, selon un bilan établi début mai), Sobane Da a à son tour été le théâtre de l’horreur. Les deux premières attaques ont eu lieu dans des villages peuls, tandis que Sobane Da est un village dogon. «Les Dogons sont des agriculteurs vivant sur des falaises (…), les Peuls sont traditionnellement des pasteurs transhumants», explique Dougoukolo Alpha Oumar Ba-Konaré, enseignant à l’Institut national des langues et civilisations orientales, sur le site The Conversation. Cette organisation permet, en théorie, aux deux groupes d’avoir des activités complémentaires et ainsi de cohabiter. Mais depuis le XVIe siècle, cet équilibre a été bouleversé par les différents empires, les sécheresses, la colonisation et le tourisme.
PZ