L’acteur marocain dans le secteur des mines et de l’hydrométallurgie ambitionne de tirer 40 à 50% de ses revenus de l’Afrique.
Le groupe Managem poursuit sa stratégie de développement en dépit d’un contexte difficile et une réorientation de la politique monétaire de la réserve fédérale américaine (FED). Preuve en est que les cours ont vu leur niveau moyen diminuer de -20% pour l’argent, -17% pour la fluorine et -6% pour l’or et le cuivre. La baisse des cours des métaux précieux a eu des retombées négatives sur les résultats de Managem. En effet, le chiffre d’affaires consolidé du groupe a atteint 3,8 milliards de dirhams (MMDH) à fin 2014, en progression de 2% sur une année glissante. La baisse des cours a eu un impact de -136 millions de dirhams (MDH) sur le chiffre d’affaires de Managem qui a été compensé par la hausse des volumes produits. Sous l’effet du repli des cours et de la baisse de la teneur d’argent d’Imiter, l’excédent brut d’exploitation ressort à 1,257 MMDH, en retrait de 252 MDH en comparaison avec l’année 2013. In fine, le résultat d’exploitation s’est établit à 446 MDH, en retrait de 38% par rapport à l’année 2013. Pareillement, le résultat financier est en baisse de 56 MDH. Ce repli est dû à l’augmentation de l’endettement et de l’écart de conversion lié à la hausse du dollar en fin d’année.
Le résultat net part du Groupe ressort à 182 MDH, en diminution de 55% par rapport à fin 2013. Pour ce qui est de la couverture risque, «le bilan 2014 de la couverture était de 100 millions de dirhams, dont 80 millions de couverture des matières premières. Le groupe ne s’engage pas dans la couverture à long terme pour ne pas écraser la rentabilité. De ce fait, le taux de couverture de Managem ne dépasse pas 50 à 60% sur une année, ce qui explique le lissage plutôt faible de la baisse des cours de métaux», selon Abdellaziz Abarro, président-directeur général de Managem.
Il faut dire que le groupe Managem continue de poursuivre sa stratégie de développement et réalise des avancées importantes dans sa concrétisation. Il s’agit du démarrage de l’extension de l’usine de la Société Métallurgique d’Imiter (SMI) et de la réalisation des études de faisabilité des projets cuprifères. A cela s’ajoutent l’entrée en production du projet d’Oumejrane et la réalisation d’une production de plus de 15.700 tonnes de concentré de cuivre. En outre, l’opérateur marocain a découvert de nouvelles réserves minières. Elles permettront un renouvellement des gisements exploités et un rallongement des durées de vie de nos mines. En détail, Managem a découvert 400 tonnes de métal d’argent à SMI, 1.972.000 tonnes de cuivre sur le territoire national, ainsi que 1.802.000 tonnes pour le polymétallique autour de l’opérateur CMG qui exploite les gisements de Hajar, de Draa Sfar et de Tighardine.
Sur le continent africain, Managem compte continuer ses travaux d’exploration du projet d’or d’Eteke au Gabon. Le potentiel de cette mine s’élève à 22 tonnes métal d’or (en termes d’estimation). En outre, le groupe minier poursuivra ses travaux d’étude du projet de Pumpi en République démocratique du Congo. Il faut dire que le continent africain représente désormais 14% du chiffre d’affaires du groupe qui envisage d’atteindre une part de 40% à 50% à l’horizon 2020.
S’agissant de l’année 2015, «Managem continuera de déployer ses efforts d’amélioration des performances opérationnelles et poursuivra la réalisation de son programme de développement afin de maintenir ses perspectives de croissance rentable», a précisé Abdellaziz Abarro.
Enfin, le Conseil d’administration a décidé de proposer à l’Assemblée générale ordinaire la distribution d’un dividende de 25 dirhams par action au titre de l’exercice 2014.
Anas Hassy
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Abdellaziz Abarro, Président-directeur général de Managem
Quels sont vos perspectives pour les deux prochaines années?
Nous prévoyons d’investir dans le développement d’une manière forte, que ce soit au Maroc ou en Afrique et même à l’échelle internationale. Pour nous, l’objectif, c’est de permettre au groupe Managem, un opérateur régional important, d’atteindre une taille internationale pour lui permettre d’engager des investissements de plus en plus importants.
Concernant le continent africain, est-ce que vous envisagez de vous implanter dans d’autres pays?
Dans son ensemble, le continent africain nous intéresse. L’avantage, c’est la proximité et la relation culturelle, entre autres. Mais aussi, le continent africain recèle le potentiel de développement le plus important dans le monde. Aujourd’hui, il représente désormais 14% du chiffre d’affaires du groupe. On envisage d’atteindre une part de 40 à 50% d’ici 5 ans.
Quelle est la stratégie de Managem à l’international?
La stratégie de Managem à l’international s’articule autour de la continuité du développement du portefeuille des ressources minières pour atteindre une taille critique dans chacune des activités du groupe. A cela s’ajoute le fait de saisir les opportunités qui permettent à Managem de tirer profit de son expérience et de son savoir-faire.
Propos recueillis par AH