Personne n’oblige un quelconque pays de ceux que compte la planète à choisir entre le Maroc et l’Algérie. Personne… Sauf le régime algérien !
Il est le seul à imposer à tout Etat qui traite ou voudrait traiter avec lui de commencer, d’abord, par se prononcer sur le conflit du Sahara, même quand le pays tiers n’a aucune envie de se mêler de ce conflit, ni même d’aborder le sujet.
Le régime algérien est le seul à embarrasser systématiquement ses interlocuteurs étrangers en les obligeant à dire si leur soutien ira aux thèses de l’Algérie ou à celles du Maroc… Voire à les soumettre à un chantage déguisé (aucune véritable coopération si leur soutien va au Maroc)…
Au final, le régime algérien met tous ses partenaires dans l’obligation de choisir entre l’Algérie et le Maroc… Et cela, en continuant de prétendre -avec un certain aplomb- que l’Algérie n’est pour rien dans son différend avec le Maroc.
Il est vrai que pendant longtemps, le régime algérien a réussi à diaboliser le Maroc aux yeux de nombre de ses partenaires. Il a usé d’un large éventail d’arguments: Bloc de l’Est contre Bloc de l’Ouest, République contre Monarchie, pseudo-défense des droits des peuples, etc. Il a aussi profité des données géopolitiques de l’époque. Notamment, l’importance du pétrole et le pouvoir de sa manne dans la géostratégie des grandes puissances. Enfin, il a tiré avantage de certaines erreurs du Maroc: la politique de la chaise vide dans des tribunes africaines (après son retrait de l’OUA), latino-américaines, ou toutes autres jugées hostiles…
Mais, aujourd’hui, les temps ont changé. Le monde a changé. Le Maroc a changé… Pas le régime algérien ! C’est ce qui causera sa perte, s’il s’entête à rester ainsi arcbouté sur ses vieilles postures.
Il n’y a plus de choix à faire entre une Algérie, réservoir de pétrole et un Maroc gendarme de la région. Le pétrole a perdu de son pouvoir et ça ira crescendo… Il faut d’autres arguments que le pouvoir d’Alger n’aura pas tant qu’il se trompera de guerre et qu’au lieu de mener celle du développement de son pays, il continuera de jeter toutes ses forces dans celle qu’il livre au Maroc depuis un demi-siècle !
Aujourd’hui, objectivement, qu’est-ce que l’Algérie peut présenter à des partenaires qu’elle voudrait garder, conquérir, ou même, dans sa guerre folle contre le Maroc, détourner de son voisin et récupérer à son seul avantage ? Le régime algérien devrait se poser cette question.
Le pétrole ? L’argument faiblit et n’est plus suffisant à lui seul, compte tenu du contexte mondial.
Le partenariat commercial ? Le Pouvoir algérien –que le Mouvement de contestation populaire (le «Hirak») a surnommé «La Îssaba», ou encore «Le Système», pour avoir fait main basse sur le pays et ses ressources- n’est pas partageur. Les règles draconiennes qu’il impose aux investisseurs potentiels, en avançant un souci protectionniste, sont (efficacement) dissuasives.
L’achat d’armes ? Jusque-là, c’était valable avec l’allié russe, mais avec combien d’autres cela est-il possible et pendant combien de temps, l’assèchement de la manne des pétrodollars n’arrangeant rien…
Le Pouvoir algérien doit se rendre à l’évidence. La crise a aggravé la situation en Algérie et le Peuple algérien n’accepte plus de souffrir, pendant que ses gouvernants –officiels et officieux- dilapident l’argent du pays dans une guerre fratricide qui n’a profité qu’à eux.
Faire du Maroc l’ennemi principal est une recette qui ne marche plus ! Aujourd’hui, le salut est dans la coopération et les chantiers «win-win». Il est dans ce que chacun peut mettre en partage, au bénéfice de tous. C’est ce que le Maroc fait avec ses partenaires, qu’il s’agisse des grandes puissances, ou d’autres pays amis…
A maintes reprises, le Roi du Maroc a proposé cette voie au Pouvoir algérien… S’asseoir autour d’une table, chercher ensemble une solution aux problèmes -y compris celui du Sahara-, régler les différends par la négociation et non compter sur le bellicisme et l’entretien de la haine… Mais, dans leur aveuglement, les décideurs d’Alger ont toujours cru voir dans cette main tendue un signe de faiblesse.
Aujourd’hui encore, alors que le monde entier coopère aux niveaux sécuritaire et anti-terroriste et que le Maroc renouvelle régulièrement à l’Algérie sa proposition de coopération (pas plus tard que cette semaine, le nouveau directeur du Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ) du Maroc, Cherkaoui Habboub, plaidait pour cette coopération dans la région sahélo-saharienne), le Pouvoir d’Alger, lui, continue de traiter ce volet par le mépris. Un volet si important, pourtant… Qu’une grande puissance comme les Etats Unis ne dédaigne pas. L’épisode du soldat américain, Cole Bridges, qui a été arrêté le 19 janvier 2020, grâce aux renseignements fournis par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) au FBI, alors qu’il planifiait des actes terroristes à Manhattan, en est une illustration.
Et l’on passe sur tous les autres renseignements salvateurs fournis à la France, l’Espagne, la Belgique… Entre autre.
Si l’on est donc contraint de faire un choix… Entre une Algérie paranoïaque et figée et un Maroc ouvert et coopératif, qui choisir ?
Bahia Amrani