A l’occasion de la réunion trimestrielle de son conseil, Bank Al-Maghrib expose l’évolution de la situation économique, monétaire et financière du pays et prévoit une croissance de 5% en 2015.
La croissance en 2015 se situerait à 5% sous les effets d’une bonne campagne agricole de 90 millions de quintaux, de l’amélioration des activités non agricoles, de la baisse du prix du pétrole et de la Compensation.
Concernant le marché du travail, le taux de chômage a enregistré sa troisième hausse consécutive en 2014, s’établissant à 9,9%, après 9,2% en 2013, avec une hausse de 0,8 point en milieu urbain à 14,8%.
C’est ce qui ressort, a souligné Abdellatif Jouahri, Gouverneur de Bank Al-Maghrib, de la réunion trimestrielle du Conseil de la banque tenu le 24 mars 2015, au cours de laquelle celui-ci a examiné l’évolution récente de la situation économique, monétaire et financière, ainsi que les prévisions d’inflation à l’horizon du deuxième trimestre 2016.
Sur le plan du crédit, on constate un redémarrage, a précisé Jouahri. On était à 2,2% en 2014, on prévoit une augmentation du crédit de 5%.
Volet comptes extérieurs, le déficit commercial continue de s’alléger, enregistrant un recul de 37,2%, les importations accusant un repli de 15,2%, avec notamment une diminution de 45,2% de la facture énergétique.
Pour ce qui des finances publiques, le Gouverneur de Bank Al-Maghrib a souligné qu’après un déficit de 4,9% du PIB en 2014, la situation ressort déficitaire de 13,4 milliards d’une année à l’autre.
Sur le plan monétaire, l’agrégat M3 a enregistré une accélération de son rythme à 7,4% en janvier dernier, après une augmentation de 6,6% à fin décembre.
Le marché immobilier sous surveillance
«Le marché immobilier, secteur cyclique à connotation sociale particulière, est, a dit Abdellatif Jouahri, suivi de très près et faisons en sorte qu’il ne connaisse pas de difficultés majeures». Après un recul en glissement annuel de 0,6% en moyenne durant les trois premiers trimestres de l’année, l’indice des prix des actifs immobiliers s’est replié de 1,4% au cours du quatrième trimestre. Cette évolution traduit des reculs de 1,9% des prix des biens résidentiels et de 2,7% de ceux des biens commerciaux.
Inflation modérée
Dans ces conditions, a précisé le Gouverneur de Bank Al-Maghrib, après s’être établie à 0,4% en 2014, l’inflation s’est accélérée à 1,5% en moyenne au cours des deux premiers mois de 2015. Sur la base de ces données, a-t-il ajouté et tenant compte de la hausse du SMIG, entrée en vigueur en juillet 2014 et de celle devant intervenir en juillet 2015, l’inflation devrait rester modérée avec une balance de risques équilibrée et s’établirait de ce fait à 1,4% en moyenne en 2015.
Taux inchangé
Abdellatif Jouahri a conclu qu’au regard de cette prévision d’inflation et de l’amélioration attendue de l’activité et du crédit bancaire, le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 2,5%, tout en continuant à suivre de près l’ensemble de ces évolutions. Il a également analysé et approuvé les comptes de la Banque et le rapport de gestion. Enfin, il a passé en revue et approuvé le programme numismatique de l’exercice 2015.
Mohammed Nafaa
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Change : Passage au taux flexible Banque Al-Maghrib organisera un symposium régional sur le ciblage de l’inflation en mai 2015. L’objectif derrière est la préparation du passage au taux de change flexible. C’est ce qu’a annoncé le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, à l’issue de la réunion trimestrielle de la banque centrale, ce mardi 24 mars 2015. «Le passage possible au taux de change flexible se fera en concertation avec le ministère de l’Economie et des Finances», a avancé le gouverneur. Il est nécessaire pour le Maroc d’aller vers un régime de change flexible et une libéralisation progressive du compte capital (libéralisation pour les résidents de leurs opérations avec l’extérieur), pour servir l’ambition du pays d’être un hub financier régional et international, d’après Jouahri. En outre, les réserves de change ont augmenté durant l’année 2014. Cette amélioration s’explique par la rentrée de dons importants et l’opération de la contribution libératoire au titre des avoirs et liquidités détenus à l’étranger. En 2015, l’encours des réserves internationales nettes devrait se renforcer davantage pour terminer l’année à un niveau équivalent à plus de 6 mois d’importations. |
Anas Hassy
Investissement : Croissance modérée
Après un recul de 0,6% au cours du deuxième trimestre 2014, l’investissement a crû de 1,6% au troisième trimestre. C’est ce qu’a dévoilé Bank Al-Maghrib (BAM) dans son rapport sur la politique monétaire pour le mois de mars 2015. L’investissement aurait même conservé une croissance modérée au quatrième trimestre. Concernant le premier trimestre 2015, l’investissement devrait reprendre son dynamisme, soutenu par des perspectives favorables de l’activité. Néanmoins, les données disponibles indiquent des évolutions contrastées, selon BAM. Il faut dire que les importations de biens d’équipement se sont stabilisées à fin février 2015, contre une baisse de 1,4% en glissement. Les entrées des investissements directs étrangers (IDE) se sont repliées de 13,9% après une diminution de 56,2%. Enfin, les crédits à l’équipement ont crû de 3,9%, contre 0,9% une année auparavant. A noter que l’investissement dans le secteur du BTP n’affiche toujours pas de signes tangibles de rétablissement.
AH
Finance participative
Le marché interbancaire participatif est en cours de préparation afin d’injecter des liquidités conformément aux règles de la charia. «Le lancement de ce chantier global nécessite la mise en place d’un fonds de garantie, la finalisation des dossiers d’agrément et la publication de circulaires relatives notamment au refinancement et aux dépôts de crédit», a expliqué Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib. Il faut dire qu’au Maroc, le secteur de la finance participative dispose d’un fort potentiel de développement aussi bien sur le plan de l’amélioration de la bancarisation et du financement du développement que de l’attraction des capitaux, en particulier ceux des pays du Golfe traditionnellement orientés vers des placements islamiques. Récemment, le parlement a adopté la loi 103.12 portant sur les établissements de crédit et organismes assimilés qui jouent un rôle clé dans l’économie marocaine, puisqu’ils sont considérés comme l’un des moteurs du développement du pays en leur qualité de principale source de financement de l’économie et, par conséquent, de croissance et de création d’emplois. A noter que les premiers agréments de banques participatives devraient être délivrés pendant l’été 2015. A l’heure actuelle, au moins huit demandes d’agrément ont été ou seront déposées par des banques marocaines et étrangères auprès de Bank Al-Maghrib.
AH