Dès que le Gouvernement a été constitué et que les noms des ministres qui le constituent ont été connus, la grogne a gagné tous les partis politiques où les militants se sont insurgés contre leur chef, pour n’avoir pas obtenu assez de portefeuilles, ou pas les portefeuilles convoités, ou encore pour n’avoir pas «placé» tel ou tel autre candidat… Colère au PJD, largement analysée dans notre dossier. Mais aussi colère dans les autres partis que voici.
USFP : On s’énerve!
A l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), la situation n’est guère réjouissante. Plusieurs membres du parti ont tenu une réunion, dimanche 9 avril 2017, durant laquelle le Premier secrétaire, Driss Lachgar, a été largement critiqué pour sa gestion des pourparlers lors du processus de formation du gouvernement d’El Othmani. Les militants du parti ont estimé que l’USFP n’a obtenu aucun poste ministériel à part entière. En effet, les socialistes ne vont gérer dans ce gouvernement que deux ministères délégués et un secrétariat d’Etat. Et comme pour compliquer davantage la situation instable du parti, dix membres du Bureau politique (Wafae Hajji, Hasnae Abou Zaïd et MM. Tabih, Khaïrate, Darwich, Dissaoui, Belfkih, Alami, Laârouji et Moutawakkil) ont appelé, par le biais d’un communiqué en date du 9 avril 2017, à la révision de l’organisation du parti basée, selon eux, sur une gestion purement individuelle.
Parti de l’Istiqlal : Chabat, l’homme à abattre
Le Parti de l’Istiqlal (PI) vit lui aussi au rythme des turbulences internes. Plusieurs membres du Comité exécutif ont appelé au changement. Mécontents de la mauvaise gestion du parti, des résultats médiocres qu’il a obtenus aux élections législatives du 7 octobre 2016 et de toutes les bourdes qu’a collectionnées ces derniers temps Hamid Chabat, Secrétaire général du parti, les détracteurs du SG ont appelé à la révision générale des bases et de la méthode de travail au sein du parti de la balance. Ils ont décrié le fait que Chabat envisage de se représenter à nouveau comme candidat, pour briguer un deuxième mandat en tant que SG du PI. Le principal concerné n’éprouve, visiblement, aucune gêne à le faire, puisqu’il a déclaré annoncer sa candidature quelques jours avant la tenue du prochain Congrès national du parti, prévu initialement du 24 et le 26 mars 2017, mais reporté.
UC: le cheval se cabre
Plusieurs parlementaires de l’Union Constitutionnelle (UC) ont signé une pétition dans laquelle ils réclament la tenue, dans les plus brefs délais, d’une réunion avec le SG du parti, Mohamed Sajid, au sujet de la distribution des portefeuilles ministériels dans le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani. Les signataires de cette pétition estiment que leur parti a été marginalisé et qu’il n’a pas obtenu assez de portefeuilles ministériels, comparé aux autres partis de la majorité.
MP: l’épi se fane
Le SG du Mouvement Populaire (MP) fait lui aussi face à la grogne des parlementaires et des membres de son parti. Mohand Laenser a été sommé de s’expliquer sur l’exclusion de certains ténors du MP. Les contestataires estiment que ce dernier n’a pas obtenu suffisamment de portefeuilles ministériels dans le nouveau gouvernement. A l’instar de l’USFP, du Parti de l’Istiqlal et de l’UC, le parti créé par Mahjoubi Ahardane menace de se désagréger si sa direction ne fait rien pour calmer les mécontents, de plus en plus nombreux.
Mouhcine Lourhzal