Face aux 7 millions de tonnes/an de déchets ménagers et assimilés, 3.500.000 tonnes de déchets industriels, 300.000 tonnes de déchets dangereux… Quelle stratégie ?
La promotion d’une gestion intégrée et durable des déchets ménagers et assimilés compte parmi les défis que notre pays se doit de relever, du fait de la menace pour la santé des citoyens et de l’impact sur le développement dans plusieurs villes et régions marocaines. Ceci a imposé d’adopter une nouvelle approche dans la gestion des déchets, laquelle repose sur une politique de proximité et l’implication de tous les acteurs et intervenants.
Un débat positif
C’est en ces termes que s’est exprimée Nazha El Ouafi, secrétaire d’Etat chargée du Développement durable, lors d’une table ronde sur «Le tri et la valorisation des déchets ménagers et assimilés». Cette rencontre avait pour objectif de débattre avec les parties prenantes des opportunités et des défis de la tri-valorisation des déchets ménagers et assimilés. Elle a également été l’occasion pour présenter les expériences nationales et échanger sur les succès et les échecs en matière d’instauration du tri au niveau des quartiers. C’était également une opportunité pour la poursuite des concertations menées avec l’ensemble des acteurs concernés par cette question, afin d’aboutir à une compréhension partagée des principaux enjeux liés au secteur du tri, du recyclage et de valorisation des déchets, pour une meilleure appropriation des déchets.
Renforcer le cadre juridique
Dans ce cadre, Nazha El Ouafi a rappelé que le Maroc a pris, durant les dernières années, nombre de mesures qui concernent plus particulièrement le renforcement du cadre juridique et ce, par le biais de l’adoption de la loi relative à la gestion des déchets, de la loi-cadre en guise de Charte nationale de l’environnement et du développement durable et de plusieurs textes d’application. Parallèlement, il a été mis sur pied le Programme national pour la gestion des déchets ménagers, qui se trouve déjà en phase de réalisation et qui vise à relever le taux de ramassage des déchets à plus de 90% et à réaliser des stations d’enfouissement et de valorisation des déchets ménagers.
S’ouvrir sur le secteur privé
Pour accompagner ces développements, a souligné la ministre, les autorités publiques ont œuvré pour ouvrir la voie au secteur privé, afin qu’il participe à l’action, dans le cadre d’un partenariat et à travers des contrats de gestion déléguée et ce, dans le but de bénéficier des capacités des sociétés privées.
Améliorer la gestion des déchets
Les efforts fournis ont été couronnés par une amélioration concrète, a expliqué la ministre El Ouafi, «au niveau de la gestion des déchets ménagers produits dans notre pays et qui est de l’ordre, aujourd’hui, de 6,5% millions de tonnes». Le Maroc, souligne une note de cadrage, n’échappe pas à l’inexorable croissance de la quantité des déchets collectée qui a atteint, actuellement, environ 7 millions de tonnes par an de déchets ménagers et assimilés et environ 3.500.000 tonnes par an de déchets industriels, dont 300.000 tonnes sont dangereux.
Réduire l’impact sur l’environnement
La gestion des déchets ménagers et assimilés a commencé par l’amélioration de la desserte et la réduction de l’impact sur environnement, tout en assurant un enfouissement selon les normes et les standards internationaux et en fermant et réhabilitant les décharges sauvages. Mais la gestion de ce secteur ne peut être considérée comme durable si elle ne s’appuie que sur l’enfouissement des déchets collectés.
Le Maroc a clairement annoncé sa volonté de développer ce secteur, dans le respect des dimensions sociale et environnementale. Il a défini un objectif stratégique: le recyclage de 20% et la valorisation supplémentaire sous différentes formes d’au moins 30% des déchets à l’horizon 2020.
La ministre a conclu son intervention en soulignant que la gestion des déchets durs «constitue, aujourd’hui, un espace prometteur pour l’investissement, non seulement en ce qui concerne la collecte, mais également pour ce qui est du développement des activités liées à la valorisation, lequel a un impact positif aux niveaux environnemental, économique et social».
Et le principe REP…
Le Maroc a clairement annoncé sa volonté de développer son action concernant le traitement des déchets ménagers et assimilés, dans le respect des dimensions sociale et environnementale. Il a défini un objectif stratégique: le recyclage de 20% et la valorisation supplémentaire sous différentes formes d’au moins 30% des déchets à l’horizon 2020.
C’est ainsi que, conformément aux bonnes pratiques internationales, la loi-cadre sur l’environnement et le développement durable a instauré le principe de «Responsabilité des Producteurs (REP)».
Mohammed Nafaa