Des députés de la majorité et de l’opposition ont plaidé mardi pour l’activation de la loi relative à l’artiste et aux métiers artistiques, ainsi que pour l’augmentation des budgets alloués aux secteurs de la culture, la jeunesse et la communication.
S’exprimant lors d’une réunion de la Commission de l’éducation, la culture et la communication à la Chambre des députés, consacrée à l’examen du projet du budget sectoriel du ministère de la Jeunesse, la Culture et la Communication, ces parlementaires ont appelé à préparer un arsenal juridique important, se rapportant notamment à la loi relative à l’artiste et aux métiers artistiques, dont l’activation est tributaire de la promulgation d’une série de décrets.
Ils ont appelé aussi, lors de cette réunion tenue en présence du ministre de la Jeunesse, la Culture et la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, à l’activation aussi de la loi relative à la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe, ainsi que de la loi portant création du Conseil supérieur des langues et de la culture marocaine.
Les députés ont été unanimes à dire que les budgets destinés à la culture, la jeunesse et la communication “demeurent en deçà des aspirations de ces secteurs”, mettant l’accent sur la nécessité de les augmenter, de mettre en place un plan de réforme culturelle et d’œuvrer pour l’équité territoriale en matière culturelle.
Ils ont appelé, par ailleurs, à soutenir et à accompagner la créativité et les créateurs et à améliorer leurs conditions, ainsi qu’à la protection, la sauvegarde et la valorisation du patrimoine culturel matériel et immatériel et à promouvoir la diplomatie culturelle afin de mettre en valeur l’image du Maroc sur le plan culturel.
L’accent a été mis, en outre, sur l’importance de redynamiser le champ culturel marocain, de réviser la loi relative à l’organisation de l’industrie cinématographique et d’adopter des mesures fiscales incitatives à l’investissement dans ce secteur.
Les députés ont plaidé pour le renforcement de la bonne gouvernance pour atteindre l’efficacité escomptée sur le plan des politiques de soutien et de gestion des festivals, tout en appelant à veiller pour une baisse de la charge fiscale imposée à l’artiste et la consolidation des mesures de protection sociale au profit de cette catégorie.
Ils ont souligné l’impératif d’associer culture et développement, de développer le tourisme culturel et d’investir dans la culture.
Concernant le domaine de la communication, les parlementaires ont rappelé la conjoncture difficile traversée par les journalistes durant la pandémie du Covid-19 et les contraintes auxquelles fait face le secteur de la presse, affirmant que la pratique journalistique au Maroc connait un progrès, tout en étant appelée à relever plusieurs défis liés, entre autres, à l’essor de la presse électronique, à la baisse des ventes de la presse écrite et à la compétitivité limitée du secteur audiovisuel.
Ils ont noté le besoin urgent d’élaborer une nouvelle vision pour accompagner les mutations que connait le secteur sur les plans numérique et technologique, appelant, dans le même cadre, à revoir le modèle économique de l’entreprise médiatique.
Evoquant le secteur de la jeunesse, les députés ont affirmé la nécessité de placer cette catégorie à la tête des priorités et de la considérer comme essentielle pour la réalisation du développement escompté, soulignant l’importance du rôle des Maisons des jeunes et la nécessité d’œuvrer à les équiper, à renforcer leurs ressources, à activer leurs missions et prérogatives et à associer les organisations de la société civile à leur gestion selon des cahiers des charges aux objectifs et contenus clairs.
Ils ont plaidé aussi pour la réhabilitation des espaces destinés aux colonies de vacances afin qu’ils soient sûrs, tout en œuvrant à former les cadres actifs dans ce domaine.
Réagissant aux propos des députés, M. Bensaid a mis l’accent sur la nécessité d’associer l’ensemble des institutions, des départements ministériels concernés et des collectivités territoriales à cet effort, soulignant l’importance de conjuguer les efforts et d’œuvrer pour la convergence des programmes des départements concernés.
M. Bensaid a indiqué que le ministère s’applique à élaborer une stratégie pour la gestion des trois secteurs suivant une approche participative, relevant l’importance de s’ouvrir sur le secteur privé pour assurer des ressources supplémentaires, d’investir dans la culture au niveau de plusieurs villes afin de promouvoir le tourisme culturel et d’établir l’équité territoriale dans ce domaine.
Le ministre a plaidé, par ailleurs, pour la nécessité d’investir dans les Maisons des jeunes et de la culture afin de répondre aux besoins actuels de la jeunesse marocaine dans ce domaine, ainsi que de nouer des partenariats avec des institutions internationales.
LR/MAP