La crise entre le Maroc et l’Espagne a commencé en avril 2021. Elle prend fin en avril 2022. Cependant, il serait faux de considérer que ce fût une pleine année de crise.
Certes, les tensions ont été fortes par moments, notamment en mai 2021, lorsque l’Espagne a saisi le Parlement européen suite à l’afflux de migrants à Ceuta.
Mais les mois de cette année de crise consacrés à y trouver des solutions ont été plus nombreux que ceux où la brouille dominait.
Depuis le 20 août 2021 en effet et ce mémorable appel du Roi Mohammed VI à «inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays», le dialogue s’est poursuivi, patiemment, avec des hauts et des bas, mais avec la même volonté, de part et d’autre, de mettre un terme à la crise et de restaurer les bonnes relations qu’entretenaient les deux pays.
Seulement, après une telle crise -et aussi les désaccords et points de friction qui l’avaient précédée- les deux parties se devaient, cette fois, d’asseoir leur partenariat aux multiples axes sur des bases plus solides.
Le Maroc avait ses exigences. L’Espagne avait ses griefs.
L’intelligence a consisté à mettre clairement –et au plus haut niveau des deux Etats- cartes sur table.
Et ce, depuis le début des pourparlers de réconciliation, jusqu’au 7 avril, date à laquelle le Chef du Gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a été reçu à Rabat par SM Mohammed VI, en visite officielle.
Cartes sur table de tout ce qui préoccupe les deux parties ; et dont le listing ressort dans les 16 points de la Déclaration conjointe rendue publique au terme des entretiens qu’ont eus le Roi du Maroc et le Chef du Gouvernement espagnol, ce 7 avril 2022.
Tout le mérite de ce tournant dans les relations maroco-espagnoles est dans cette approche ferme, mais sereine et civilisée, respectueuse des attentes exprimées de part et d’autre.
BA