Les défis internationaux et régionaux que connait la région imposent plus que jamais de multiplier les domaines de coopération et de coordination entre le Maroc et l’Espagne, a souligné, lundi à Marrakech, le ministre de la Justice, Mohamed Ben Abdelkader.
S’exprimant à l’ouverture des travaux de la 7è Rencontre judiciaire maroco-espagnole, le ministre a mis l’accent sur l’importance de consolider la coopération et la coordination entre les deux pays frères dans moult domaines, notamment de la lutte contre le crime organisé et transfrontalier, le terrorisme et l’extrémisme, la traite humaine et l’immigration illégale, tout en insistant sur la nécessité de veiller à un échange d’informations et d’expertises en vue de combattre ces fléaux qui guettent la paix dans la rive sud de la Méditerranée.
Et de faire observer que la coopération judiciaire installée, aujourd’hui, entre le Maroc et l’Espagne s’étend à plusieurs domaines (pénal, civil, modernisation et formation), estimant que l’actualisation et la révision du cadre juridique régissant cette coopération sont devenues une nécessité impérieuse à même de favoriser une meilleure adaptation avec les nouveautés qu’a connues le secteur de la justice au Maroc et de relever les défis internationaux et régionaux, ainsi que toutes les problématiques et difficultés qui impactent négativement l’efficience des accords conclus.
Après avoir loué la qualité des relations bilatérales et la place de choix qu’occupe le Maroc auprès du gouvernement espagnol en tant que « partenaire et voisin qui jouit de la confiance et crédibilité », M. Ben Abdelkader a exprimé sa « profonde satisfaction » du niveau de la coopération judiciaire entre les deux pays, laquelle est marquée par la dynamique et l’efficience et ce, grâce à la volonté de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et du Roi d’Espagne, Philipe VI.
Sur un autre registre, le ministre a mis en avant les changements profonds qu’a connus le système judiciaire au Maroc lors des trois dernières années, et qui ont permis la réalisation de l’indépendance totale du pouvoir judiciaire et le transfert de la présidence du Ministère public au Procureur Général du Roi près la Cour de Cassation selon une architecture participative et collaborative, chacun dans son domaine de compétences, mais dans une logique de coordination, de coopération et d’entente constructives.
« Notre ambition est de parvenir à davantage de dynamisme et de développement des liens entre nos deux pays afin de leur conférer une dimension réelle à laquelle aspirent les deux Chefs d’Etat », a dit le ministre, soulignant l’intérêt qui sera accordé aux conclusions et recommandations qui émaneront de cette importante Rencontre et sur lesquelles, se basera l’actualisation des conventions conclues avec la partie espagnole, notamment en ce qui concerne la lutte contre la cybercriminalité, la traite humaine, la promotion des investissements et l’amélioration du climat d’affaires, ou encore le système du statut personnel.
Cette Rencontre de deux jours, qui intervient dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention de jumelage et de coopération, signée en 1999 entre les deux parties, coïncide avec le 20è anniversaire de la signature de ladite Convention.
Elle illustre également les relations solides qu’entretiennent les deux Institutions judiciaires qui partagent une histoire judiciaire commune, ainsi que la volonté des deux parties de consolider les mécanismes de coopération, de communication et d’échange d’expériences et d’expertises, à même de permettre d’unifier et d’améliorer l’action judiciaire, au service des questions d’intérêt commun entre les deux pays.
Cette Rencontre, marquée par la présence d’un parterre de personnalités de haut niveau du secteur de la justice dans les deux pays, se veut, en outre, l’occasion de mettre en lumière l’expérience judiciaire marocaine en vue de consolider l’indépendance de la justice, et de passer en revue les grandes réalisations accomplies sur la voie de la consécration de la sécurité judiciaire et de la protection des droits et libertés.
Les travaux de ce Conclave se déclinent en quatre ateliers axés sur le pouvoir judiciaire, le droit civil, le statut personnel, le droit pénal, le droit commercial et social, qui seront encadrés par des juristes et des experts en la matière.
Lors de cette Rencontre, les participants débattront d’une série de questions à dimension nationale, juridique, professionnelle et sociale concernant « le rôle du pouvoir judiciaire dans la moralisation de la vie publique », « la protection sociale du magistrat », « la prise en charge et l’adoption internationales » « la justice environnementale », « la cybercriminalité dans les réseaux sociaux », « la négociation collective et les droits des travailleurs saisonniers », « les crimes liés à la traite humaine » et « les garanties judiciaires pour la promotion de l’investissement et l’amélioration du climat des affaires ».
Avec MAP