Les six points clés de la note de conjoncture de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) du mois de juillet :
Environnement international:
– Économie mondiale: Les perspectives économiques mondiales restent entourées de grandes incertitudes sur le conflit russo-ukrainien, la pandémie Covid-19, les chaînes d’approvisionnement mondiales, les dynamiques inflationnistes et sur l’ampleur du resserrement monétaire à travers le monde..
– Zone euro: dégradation des perspectives de croissance (réduites à 2,6% en 2022 et 1,4% en 2023 par la Commission européenne), sur fond d’inquiétudes sur l’approvisionnement en énergie.
– Euro : 1,02 dollar le 20 juillet, en repli de 10% depuis début 2022 et de 13,4% sur un an.
– Pétrole : 109 dollars pour le baril du Brent le 20 juillet, en hausse de 40% depuis début 2022.
Tendances sectorielles:
– Secteur primaire : Repli de la valeur ajoutée agricole, au premier trimestre, avec une baisse de la production céréalière de la campagne agricole 2021-2022 de 69% par rapport à la campagne précédente pour se situer à 32 millions de quintaux ; baisse qui serait atténuée toutefois par l’amélioration prévue des autres cultures, après les dernières pluies intervenues à partir du mois de mars.
– Secteur secondaire : Évolution mitigée comme en attestent le maintien d’une évolution positive au niveau du secteur de l’énergie électrique (Production: +3,8% ; ventes de l’énergie de “très haute, haute et moyenne tension, hors distributeurs”: +6,3% à fin mai) et les tendances baissières au niveau du secteur du BTP (ventes de ciment : -4,5% à fin juin) et des secteurs manufacturier (-2,4% à fin mars) et extractif (-4,8% à fin mars).
– Secteur tertiaire : Les indicateurs des secteurs du tourisme et du transport, notamment aérien, augurent d’un retour à la dynamique pré-crise au cours de la période estivale 2022, soutenus par les mesures gouvernementales visant à redynamiser le secteur. Parallèlement, la performance positive des indicateurs du secteur des télécommunications se poursuit.
Ménages et Entreprises:
– Consommation des ménages : Des signes positifs au niveau des crédits à la consommation (+3,3% à fin mai), des transferts des MRE (+5% à fin mai), des créations d’emplois rémunérés (+40.000 au T1-2022), confortés par les mesures de soutien au pouvoir d’achat des ménages.
– Investissement : Évolution positive des importations des biens d’équipement et des demi-produits (respectivement de +15,9% et +53,9% à fin mai), ainsi que de l’investissement du Budget Général de l’Etat (+24,4% à fin juin).
Échanges extérieurs:
– Creusement du déficit commercial de 36,9%, malgré la légère amélioration du taux de couverture de 0,7 point à fin mai, recouvrant une hausse des exportations de 40,7% et des importations de 39,2%.
– La hausse des exportations a été le résultat de l’amélioration des exportations des secteurs des phosphates et dérivés (+96,2%), de l’automobile (+24,4%), de l’agriculture et agro-alimentaire (+24%), de textile et cuir (+32,6%) et de l’aéronautique (+61,5%).
– L’appréciation des importations a concerné quasiment l’ensemble des groupes de produits, notamment, les produits énergétiques (+113,8%), les demi-produits (+53,9%), les produits alimentaires (+31,8%) et les produits bruts (+76%).
– Les Avoirs Officiels de Réserve assurent la couverture de 5 mois et 24 jours d’importations de biens et services.
Finances publiques:
– Allégement du déficit budgétaire de 37,8% pour s’établir à 18,3 MMDH à fin juin 2022, résultant, particulièrement, d’une hausse des recettes (+23,5% ou +28 MMDH), plus importante que celle des dépenses globales (+11,4% ou +17 MMDH).
Financement de l’économie:
– Amélioration du taux de progression des crédits au secteur non financier à fin mai 2022 (+3,9% après +3,1% un an auparavant), sous l’effet conjoint de l’accélération de celui des crédits aux sociétés non financières (+4,6% après +0,6%), particulièrement, les crédits de trésorerie, et le ralentissement des crédits aux ménages (+3,3% après +5,8%), notamment, les crédits à l’habitat.
– Accentuation de la tendance baissière des indices MASI et MSI 20 au cours du T2-2022 : respectivement -6,3% et -6,5% après des reculs de 4% et 4,5% au T1-2022, renforçant leur repli, par rapport à fin décembre 2021, à -10,1% et -10,7%.
LR/MAP