Les habitants du Maroc sont au nombre de 33.848.242, a annoncé Ahmed Lahlimi, Haut-commissaire au Plan, lors de la présentation, le 19 mars 2015, des 1ers résultats du recensement.
Les résultats du recensement général de la population et de l’habitat 2014, comme d’ailleurs ceux des cinq précédents (1960, 1971, 1982, 1994 et 2004), sont aussi fiables que crédibles, a assuré à Rabat le Haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, lors d’une conférence de présentation aux médias des premiers résultats de la 6ème édition du Recensement général. Il a en appelé les Marocains à ne pas douter de la véracité des chiffres avancés par son département, soulignant que le recensement 2015 s’est déroulé dans des conditions de qualité aussi bien au niveau de sa conception que de sa réalisation.
Dans ce cadre, a ajouté Lahlimi, nous ne pouvons que nous enorgueillir de l’esprit du Message royal (février 2014) relatif à cette opération d’envergure, laquelle a stimulé et mobilisé l’ensemble des acteurs qui y ont participé. Une opération qui a été à la base de l’ouverture spontanée des Marocains et des familles qui ont accueilli à bras ouverts les recenseurs lors de leur mission. «Nous n’avons enregistré aucun incident de taille lors de cette opération nationale de grande envergure qui a mobilisé d’importants moyens technologiques, organisationnels et de communication durant les différentes phases de son exécution», a assuré Ahmed Lahlimi.
Pas de place au doute…
Le Haut-commissaire au Plan a précisé que le nombre des habitants du Maroc, jusqu’au premier septembre, était de 33.848.242, que ce chiffre n’admet aucune équivoque et que rien ne justifie le doute quant à sa véracité ou sa crédibilité. «Je ne m’explique pas, a dit Lahlimi, que certains aillent plus loin dans leur remise en question du résultat du recensement 2014, en avançant des chiffres comme 40 millions». «Mais je comprends, a-t-il ajouté, parce que le Maroc a vécu longtemps avec les résultats d’élections »fiha ma fiha » (rires dans la salle)». Et d’affirmer que le nombre des habitants du Royaume n’a jamais fait de doute tout au long de l’histoire du pays, y compris à l’époque coloniale.
Ahmed Lahlimi a justifié la modeste hausse du nombre des habitants par la baisse du volume des ménages qui est passé de 6 personnes en 1982 à 4,1 en 2014. A ajouter à ce facteur la baisse du nombre moyen d’enfants pour chaque femme qui a accusé à son tour une baisse passant de 7,1 en 1960 à 2,1 en 2010, en plus de l’âge moyen de mariage des femmes qui est passé de 16 ans en 1972 à 26,1 en 2014.
Accroissement absolu
En comparaison avec le recensement général de la population et de l’habitat de 2004, la population du Royaume a enregistré un accroissement absolu de 3.957.000, chiffre qui traduit un taux d’accroissement de 13,2%, révélateur d’un taux d’accroissement démographique annuel moyen de 1,25% durant la période poste censitaire, contre un taux de 1,38% pour la période 1994-2004.
Résidence urbaine et rurale
Pour ce qui est de la répartition selon le lieu de résidence, 20.432.439 d’habitants résident en milieu urbain et 13.415.800 résident en milieu rural, c’est-à-dire un taux d’urbanisation du Royaume de 60,8%, contre 55,1% en 2004.
Accroissement de la population urbaine
Ainsi, le nombre de citadins est passé de 16.464.000 individus à 20.432.000 entre 2004 et 2014, enregistrant ainsi un taux d’accroissement démographique annuel moyen de 2,2%, contre 2,1% durant la décennie précédente.
Création de nouveaux centres urbains
L’accroissement de la population urbaine observé s’explique donc, d’une part, par l’accroissement démographique naturel et l’exode rural vers l’espace urbain et, d’autre part, par la création de nouveaux centres urbains et l’extension qu’ont connue les périmètres urbains des villes marocaines.
Poids démographique
Volet répartition régionale, il s’avère que, dans le cadre du nouveau découpage régional (12 régions), 70,2% de la population du Royaume se concentre au niveau de cinq régions dont la population de chacune d’elles dépasse trois millions d’habitants. Ainsi, la région du Grand Casablanca-Settat est classée première avec 6.862.000 habitants (20,3% de la population totale), talonnée par la région de Rabat-Salé-Kénitra avec 4.581.000 habitants (13,5%). Suivent la région de Marrakech-Safi avec 4.521.000 habitants (soit 13,4% de la population totale), la région de Fès-Meknès avec une population de 4.237.000 (12,5%) et la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec 3.557.000 habitants (10,5%). Le reste de la population du Maroc est réparti entre les autres régions avec des proportions oscillant entre 7,9% pour la région de Souss-Massa et 0,4% pour la région de Oued Eddahab-Lagouira.
S’agissant de la répartition de la population urbaine, il s’avère que sept grandes villes accaparent presque le quart de la population du Royaume, soit 24,9%, a expliqué Ahmed Lahlimi.
Confidentialité totale
Le Haut-commissaire au Plan a assuré la confidentialité totale des données du recensement et de la protection de la vie privée des populations recensées. Il a par ailleurs indiqué que d’autres données plus actualisées seront communiquées fin avril prochain sur la situation du Maroc et la consommation des ménages, ainsi que sur les inégalités sociales, conformément aux objectifs du Millénium. Grâce à l’utilisation de la technologie de la lecture automatique des documents (LAD) pour le traitement des questionnaires du recensement, il a été possible, dans un délai de moins d’un mois, de déterminer l’effectif de la population pouvant être comptée parmi la population légale du Royaume au niveau national, selon les lieux de résidence urbain et rural, a précisé A. Lahlimi.
Mohammed Nafaa
…………………………………………….
Flashs
Pas de cas de viol
A un journaliste qui l’a interpellé sur un prétendu cas de viol d’une femme lors de ce recensement, Ahmed Lahlimi a démenti en expliquant qu’il s’agissait seulement d’un chercheur (femme) qui a frappé à une maison où le propriétaire homme était seul, refusant d’entrer, préférant rester sur le perron et prévenant via son mobile un collègue qui s’est dépêché de débarquer sur les lieux pour l’assister.
«Ni plus, ni moins», a dit Lahlimi, précisant que de Tanger à Lagouira, il ne s’est rien passé qui aurait pu perturber la bonne marche du recensement.
On ne recense pas les diplomates étrangers
Les étrangers au Maroc seraient quelque 86.000. Certains trouvent ce chiffre ou très haut ou très bas. La difficulté de les recenser vient du fait que les diplomates étrangers, se basant sur les critères internationaux qui interdisent de les recenser, refusent d’être interrogés en arguant qu’ils sont diplomates, militaires ou cadres sécuritaires. En même temps, le chiffre des Marocains résidant à l’étranger n’est pas non plus précis. Il varierait entre 4 et 5 millions.
Enquête post-censitaire
Pour expliquer le niveau de couverture de la population et des ménages par le recensement général de la population et de l’habitat de 2014, le Haut-Commissariat au Plan a réalisé, juste après l’achèvement des travaux de collecte du recensement sur le terrain, une enquête post-censitaire. Cette opération, menée entre le 23 octobre et le 13 novembre 2014, a été réalisée auprès d’un échantillon aléatoire de 15.000 ménages, représentatif de l’ensemble des régions et des couches sociales du pays. Selon les résultats fournis par cette enquête, le taux de couverture du recensement général de la population et de l’habitat de 2014 est de 98,62%, enregistrant ainsi le niveau le plus élevé en comparaison avec les recensements précédents.
Si ces chiffres ne sont pas manipulés et que la population du Maroc ne croit que de 1.6% par an, nous avons un réel probleme. Comment voulons-nous atteindre 6% de croissance annuelle du PIB si la démographie ne soutient pas ce chiffre et si la productivité ne s’améliore pas?
Si les Etats Unis arrivent à avoir une croissance de 3.5% aujourd’hui alors que l’Europe se langui à 0.6% c’est avant tout grace à la démographie. La croissance demographique aux Etats Unis est de 2.9%!!!!
Le Maroc doit soit lancer une politique nataliste soit naturaliser les immigrés soit inciter la diaspora à revenir au Maroc. Sans une croissance démographique proche de 3% nous ne pourrons pas avoir la croissance économique escomptée. Et sans 40m de Marocains, le marché local n’est pas suffisamment attrayant pour justifier un investissement de la part de sociétés étrangères.