L’ambassadeur du Maroc au Mexique, Abdelfattah Lebbar, a mis en avant le caractère stratégique des relations entre Rabat et Mexico ainsi que l’engagement ferme de poursuivre l’échange d’expériences et d’expertise entre les deux pays, soulignant que le Royaume constitue un partenaire arabo-africain privilégié du Mexique.
Intervenant dans le cadre d’une conférence virtuelle samedi soir sur le thème des “défis et opportunités de la femme marocaine et mexicaine dans l’exercice du journalisme”, M. Lebbar a affirmé que le Mexique peut compter aujourd’hui sur un pays ami en Afrique du Nord, où le Royaume est considéré comme un modèle de développement socio-économique, tout en mettant l’accent sur les opportunités de complémentarité économique entre les deux pays.
Lors de cette rencontre organisée conjointement par l’Institut des études sahariennes Al-Andalous et l’Institut universitaire mexicain du Yucatan, l’ambassadeur a noté qu’étant donné l’importance de l’enseignement pour les deux nations, le Maroc et le Mexique s’activent à renforcer la coopération universitaire, rappelant à ce propos la convention signée entre l’Université Mohammed V de Rabat et l’Université nationale autonome du Mexique pour la création de la Chaire Fatima Mernissi.
Mettant en relief les similitudes entre les cultures marocaine et mexicaine, M. Lebbar a relevé que la création de cette Chaire représente un espace d’étude et de réflexion sur l’héritage de cette écrivaine qui compte parmi les plus éminentes personnalités de la pensée féminine contemporaine au Maroc et du renforcement de la culture de l’égalité du genre.
A cet égard, il a rappelé que le Royaume a initié, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, plusieurs initiatives et mesures pour promouvoir la situation et le rôle de la femme marocaine, citant en particulier le nouveau code de la famille.
Evoquant la thématique de cette conférence, l’ambassadeur a estimé qu’il s’agit d’une question d’une grande importance, surtout dans le contexte de la pandémie du Covid-19 où les médias jouent un rôle essentiel pour informer l’opinion publique sur l’évolution de la situation aux niveaux local, régional et international. Et d’ajouter que cette importance découle aussi du rôle de la femme-journaliste et sa contribution considérable dans ce domaine.
De son côté, le président de l’Institut des études sahariennes Al-Andalous, Bachir Edkhil, a rappelé les relations historiques liant le Maroc et le Mexique et l’importance de les renforcer pour couvrir l’ensemble des secteurs, mettant la lumière sur les défis auxquels les deux pays font face, notamment l’immigration, étant donné qu’ils ont évolué de pays de transit pour les migrants en pays de résidence.
M. Edkhil a souligné, dans ce sens, que malgré l’éloignement géographique, Rabat et Mexico sont appelés à renforcer leur rapprochement et liaisons, appelant à tirer profit de l’ensemble des atouts offerts par la mondialisation pour ancrer les liens de longue date entre les deux pays.
Il a, à ce propos, noté les relations privilégiées entre le Maroc et les pays d’Amérique latine, en rappelant que plus de sept millions de Marocains sont hispanophones, outre une littérature marocaine écrite en espagnol et des filières d’études en espagnol dans les universités marocaines. Il a fait observer que le Royaume et les pays latino-américains n’ont pas seulement la langue en commun mais aussi des liens historiques.
M. Edkhil a ainsi appelé à renforcer la coopération universitaire des deux côtés de l’Atlantique à travers les programmes d’échanges d’étudiants et de chercheurs, et le lancement de programmes à même de faire connaitre l’héritage et la diversité culturelle du Maroc en Amérique latine, et faire aussi connaitre les pays de cette région auprès des Marocains.
Il a également souligné le rôle des universités dans la promotion de la culture des droits de la femme et le renforcement de l’égalité, mettant l’accent sur l’intérêt de renforcer l’éducation et l’enseignement du respect de ces droits depuis la base. Et de relever que les universités et les Instituts d’études jouent aussi un rôle important dans le respect et la protection des droits des femmes et des valeurs démocratiques.
Par ailleurs, des femmes journalistes du Maroc et du Mexique ont mis l’accent, lors de cette conférence, sur les conséquences de la crise sanitaire mondiale liée à la Covid-19 sur le métier de journalisme, ainsi que les stratégies adoptées au niveau des rédactions pour le traitement des informations relatives à la pandémie ainsi que le choix du télétravail.
Elles ont également relevé les efforts et les approches multidimensionnelles menées par le Maroc pour lutter contre la violence faite aux femmes et la promotion de leur situation, ce qui fait du Royaume un pays leader en Afrique et dans le monde arabe au niveau des politiques publiques relatives au renforcement des droits des femmes.
Cette conférence virtuelle a également été marquée par la signature d’une convention de partenariat entre l’Institut universitaire du Yucatan et l’Institut des études sahariennes Al-Andalous. La convention a été signée par Bachir Edkhil et le Recteur de l’Institut mexicain, Audiel Hipolito.
LR/MAP