La Journée nationale du patrimoine géographique a mis à nu les périls qui menacent le patrimoine géologique du Maroc, dans l’attente d’une réglementation et d’un cadre de contrôle et de préservation appropriés.
Le patrimoine géologique au Maroc était à l’honneur. Une journée entière lui a été consacrée pour passer à la loupe la problématique. Un moment mémorable dédié à la protection du Patrimoine géologique du Maroc, résultat d’une véritable conscience de la nécessité et de l’urgence d’adopter la réglementation nécessaire pour sauvegarder cette richesse inestimable.
Levier de développement
Tenue sous le thème «Le patrimoine géologique, levier du développement durable du Maroc», cette manifestation a rassemblé une pléiade de chercheurs nationaux et internationaux. Elle a mis le doigt sur un dossier brûlant, à savoir l’exploitation des richesses du sol marocain. Il a fallu un événement de taille, intervenu au début de l’année 2017, consistant en le retrait d’une vente aux enchères d’un squelette de plésiosaure marin, vieux de plus de 66 millions d’années et son rapatriement au Maroc, pour sonner l’alarme de l’urgence de la mise en place d’un dispositif de surveillance et de protection du patrimoine géologique national. Le débat a également porté sur la présentation d’un projet de décret, pour l’application de l’article 116 de la loi 33-13.
Richesse du patrimoine
Les débats et discussions scientifiques lors de cette Journée, organisée conjointement par le ministère de l’Energie, des Mines et du Développement durable et l’Association pour la protection du patrimoine géologique (l’APPGM), ont souligné la richesse de ce patrimoine, sa grande valeur scientifique et culturelle, son importance pour la préservation de la mémoire de la terre et sa fragilité. Les participants à cette Journée ont également mis l’accent sur l’élaboration d’une loi-cadre qui aura pour tâche délicate la protection du patrimoine.
Les périls en question
Depuis quelques années, émerge une lente mais effective prise de conscience des périls qui menacent le patrimoine géologique national, dans l’attente justement d’une réglementation et d’un cadre de contrôle et de préservation appropriés, ont révélé les recommandations issues de cette Journée. Les participants ont également insisté sur la nécessaire définition de lignes directrices de l’inventaire et de la classification des sites, ainsi que sur le développement des bases de données et de la surveillance de l’état des sites, afin d’assurer l’usage durable des zones d’intérêt géologique du Maroc; bases de données qui constitueront un instrument de concertation et de réflexion, de veille et d’alerte, au service de la protection du patrimoine géologique national.
Il a également été recommandé la création d’une charte du patrimoine géologique marocaine et le renforcement de la coopération avec les organisations internationales, les institutions scientifiques et les ONG.
(Voir entretien avec Abdeljalil El Hassani Sbaï, membre du Bureau de l’Association de la protection du patrimoine géologique du Maroc / APPGM et avec Philippe Taquet, paléontologue, Institut de France et Académie des sciences / Paris, dans la rubrique «Entretien»).
Mohammed Nafaa