Pour contrecarrer le déficit commercial du royaume, le ministère chargé du Commerce extérieur a élaboré un projet de plan national de promotion des échanges commerciaux.
C’est parti pour le plan de développement des échanges commerciaux 2014-2016. En effet, le ministère chargé du Commerce extérieur a procédé à l’élaboration d’un projet de plan national de promotion des échanges commerciaux. Avec pour objectif de contrer le déficit commercial du Maroc, ledit projet constitue une vision stratégique et une feuille de route basée sur un état des lieux et la définition des mesures de redressement nécessaires en vue de surmonter les contraintes qui ont impacté négativement et largement la balance commerciale. «Le déficit de la balance commerciale figure au cours des dernières années parmi les questions prioritaires en raison, d’une part, de sa corrélation avec le développement durable et, d’autre part, avec la nécessité de préserver les équilibres macro-économiques», a indiqué Mostapha El Khalfi, porte-parole du gouvernement.
Il faut dire que la détérioration du déficit commercial a eu comme effet le recul des avoirs extérieurs en devises. Ces avoirs ne couvrent que 4 mois et demi d’importations actuellement, alors qu’ils couvraient 9 mois en 2007. La dette extérieure, quant à elle, s’est aggravée en passant de 19,8% du produit intérieur brut (PIB) en 2007 à 25,7% actuellement. Conséquence, le déficit commercial figure parmi les obstacles essentiels qui affectent la promotion de l’investissement pour réaliser une croissance économique.
Le plan national de promotion des échanges commerciaux comporte trois axes qui se déclinent en 20 chantiers et 40 mesures. Le premier axe porte sur la promotion et la dynamisation des exportations à travers la modernisation des mécanismes de soutien ayant pour objectif d’accompagner directement les entreprises dans le domaine de l’exportation. A cela s’ajoutent l’amélioration de l’impact des activités commerciales à l’étranger, le développement de conventions commerciales avec les marchés prioritaires et le regroupement du réseau des représentations relevant de l’Agence marocaine de promotion des exportations et du Centre marocain de promotion des exportations.
Pour ce qui est du deuxième axe, il porte sur la rationalisation des importations et la facilitation des mesures relatives au commerce extérieur à travers le renforcement du cadre de contrôle douanier, la lutte contre la contrebande, le renforcement du cadre de contrôle de la conformité des produits importés avec les normes techniques et sanitaires, l’accélération du chantier de l’utilisation des documents électroniques dans le domaine du commerce extérieur, la création du guichet unique et le renforcement des ressources du ministère du Commerce extérieur en matière de protection commerciale non douanière.
Le troisième axe tend à promouvoir la valeur ajoutée des produits locaux.
«Le plan national de promotion des échanges commerciaux pour la période 2014-2016 vise à booster les exportations et à réduire les importations par le biais de la substitution», a souligné Mohamed Abbou, ministre chargé du Commerce extérieur. Ce plan triennal tire son importance de la situation alarmante de la balance commerciale des biens et services qui a enregistré un déficit de 125 milliards de dirhams (MMDH) en 2013. En outre, le déficit commercial des biens a dépassé le montant des exportations à partir de 2007, alors que l’excédent de la balance commerciale des services a connu un recul entre 2007 et 2011. «Cet état de fait s’explique notamment par la structure même des entreprises exportatrices dès lors que, sur 5.000 entreprises, seulement 467 ont des activités régulières à l’export, dont 91% d’entre elles ne dépassent pas un chiffre d’affaires de 50 millions de dirhams», a précisé Mohamed Abbou.
Anas Hassy