Les médias sociaux dynamisent la vie politique, estime Jacques Chagnon, Président de l’Assemblée nationale du Québec. Pour Rachid Talbi Alami, Président de la Chambre des représentants, ils mettent fin au monopole de l’information.
Lors de son intervention à l’ouverture des travaux de la 3ème session de la commission permanente interparlementaire Maroc-Québec, Jacques Chagnon, président de l’Assemblée nationale du Québec, a abordé les thèmes de haut niveau et d’actualité figurant au menu de cette rencontre, avec en tête l’implication de la jeunesse et les simulations parlementaires, ainsi que l’utilisation des médias sociaux.
«Face au désengagement civique et au cynisme qui frappe la population, les parlementaires ont un rôle important à jouer pour redonner à la jeunesse le goût de la politique», a expliqué Jacques Chagnon. Le parlementaire canadien a appelé ses pairs marocains et du Canada à impliquer les jeunes car, a-t-il indiqué, «c’est en les écoutant que nous pourrons les intéresser davantage à la sphère politique». Chagnon n’était pas à court d’arguments pour apporter de l’eau à son moulin.
«Au Québec, a-t-il souligné, ces simulations offrent chaque année la possibilité à plus de 250 jeunes de se plonger dans la vie parlementaire durant quelques jours». Et de préciser: «Pour associer un plus grand nombre de jeunes, la présidence de l’Assemblée nationale québécoise réalise depuis 2003 une tournée des écoles».
Bien que le thème des médias sociaux ait été abordé lors de la précédente rencontre au Québec et du fait de l’acuité et de l’actualité de cette thématique qui draine la foule au quotidien et à l’international, les parlementaires, a révélé Chagnon, compte tenu de la place sans cesse grandissante de ces plates-formes dans le quotidien des citoyens et des acteurs politiques, ont convenu «de poursuivre lors de la rencontre de Rabat (3 mars 2015) les discussions autour de cette thématique. Les médias sociaux font désormais partie intégrante de la vie politique de nos sociétés et leur usage évolue rapidement».
S’adressant à un auditoire de parlementaires très attentifs, le Président de l’Assemblée nationale du Québec a donné la juste mesure du rôle des médias sociaux. «Les citoyens les utilisent pour commenter et surveiller l’action des élus», a-t-il expliqué. Une conviction que nombre de nos élus marocains devraient épouser pour revoir et corriger leur perception des médias qui ne sont pas de farouches adversaires, mais plutôt des partenaires à part entière.
«Pour les parlementaires, a rappelé Jacques Chagnon, les médias sociaux offrent de nouvelles opportunités de se rapprocher de la population en facilitant les échanges et la communication». Et de louer le rôle de ces médias: «Jamais auparavant les citoyens n’ont pu entrer aussi facilement en contact avec ceux qui les représentent à travers l’utilisation aujourd’hui grandissante des plates-formes Facebook ou Twitter, pour ne nommer que celles-ci, pour constater comment les médias sociaux dynamisent en quelque sorte notre vie politique».
Même son de cloche chez le Président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami. Il n’a pas manqué de relever l’importance des médias sociaux et l’avancée du développement des technologies de l’information qui offrent, a-t-il assuré, d’énormes possibilités de communiquer et ont de ce fait mis fin au monopole de l’information. Talbi a fait cette remarque pertinente qui n’est certainement pas tombée dans les oreilles d’un sourd, affirmant que l’utilisation politique de ces possibilités médiatiques restent du domaine des challenges pour les démocraties modernes».
Talbi Alami, qui s’est engagé ouvertement à consolider le difficile chantier du parlement numérique, a rejoint son homologue québécois en considérant les technologies de l’information comme «des outils essentiels pour la mise en œuvre de la transparence et de la bonne gestion, mais aussi, dans plusieurs cas, des moyens de contrôle sociétal parallèle».
Le président de la Chambre des représentants a conclu en appelant les parlements de par le monde à œuvrer à travers ces nouvelles technologies contre les discours et les idées extrémistes qui prêchent l’intolérance et le refus de l’autre et profitent du recul de la participation politique à l’international.
Mohammed Nafaa